Des étudiants de première année de Master en médecine à l’Université Officielle de Bukavu (UOB) ont entamé en début de semaine une protestation contre ce qu’ils dénoncent comme une hausse injustifiée des frais académiques. Initialement fixés à 540 dollars américains, ces frais auraient été portés à 700 dollars, une décision qu’ils qualifient d’unilatérale et prise à seulement quelques mois de la fin de l’année académique.
Dans des témoignages recueillis auprès des manifestants, plusieurs étudiants expriment leur incompréhension et leur détresse face à cette augmentation qu’ils jugent “suicidaire”, notamment pour ceux dont les familles sont touchées par la crise sécuritaire persistante dans l’est du pays.
"Nos parents ont déjà du mal à couvrir les frais initiaux. Cette hausse brutale nous met dans une situation insoutenable", déplore un étudiant rencontré devant les auditoires inoccupés.
En guise de contestation, les étudiants ont décidé de boycotter les cours jusqu’à nouvel ordre, espérant ainsi obtenir une révision de la décision.
Contactées à ce sujet par Radio Okapi, les autorités académiques de l’UOB confirment être au courant du mouvement de protestation. Le secrétaire général académique, Florent Munenge, indique que des discussions ont été menées avec les représentants des étudiants, et qu’une solution concertée aurait été trouvée. Aucun détail précis sur la nature de cet accord n’a encore été communiqué.
Un contexte académique et sécuritaire tendu
Cette polémique intervient alors que la rébellion du M23 qui occupe la ville de Bukavu et d'autres localités du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, a demandé aux institutions d’enseignement supérieur situées dans les territoires qu’elle contrôle de rompre tout lien avec le ministère de tutelle basé à Kinshasa. Une situation qui fragilise davantage le secteur académique dans la région, déjà confronté à des défis logistiques, sécuritaires et sociaux.
Les étudiants de l’UOB appellent à la transparence et à des décisions respectueuses du contexte socio-économique, afin d’éviter l’exclusion de nombreux apprenants au sein des établissements d’enseignement supérieur.