Nord-Kivu : plus de 9 000 crimes graves recensés à Rutshuru entre 1996 et 2023, selon l’ONG Badilika

L’organisation congolaise de défense des droits humains Badilika (Traduisez en français: changement) a publié fin juin 2025 un rapport accablant sur les violations graves des droits humains commises dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, entre 1996 et 2023. Selon ce document, 9 163 crimes graves ont été répertoriés, causant plus de 6 060 morts.

Le rapport, transmis à Radio Okapi, constitue une actualisation du rapport mapping des Nations Unies, avec pour objectif de documenter les atrocités, établir les responsabilités et lutter contre l’impunité dans une région marquée par des décennies de conflits.

« Ce rapport est une voix des victimes. Il identifie les chemins que doit emprunter la société congolaise pour empêcher que de telles atrocités ne se reproduisent », a déclaré Patric Nguka, coordonnateur de Badilika.

Trois groupes rebelles en tête des violations

Parmi les auteurs présumés des 9 163 atteintes aux droits humains, trois mouvements rebelles liés au Rwanda sont cités comme principaux responsables :

  • AFDL : 4 380 violations,
  • AFC/M23 : 1 524 violations,
  • FDLR : au moins 650 violations.

Ces groupes sont accusés de massacres tortures, disparitions forcées et exécutions sommaires, notamment dans les zones de Rumangabo, Tchanzu et Runyonyi, où des centres de détention illégaux auraient été utilisés.

Appel à une enquête internationale

Face à la gravité des faits, Badilika appelle à :

  • La mise en place d’une enquête internationale indépendante,
  • La libération des détenus arbitraires,
  • La restitution des corps aux familles,
  • Un accompagnement médical, psychologique et juridique pour les victimes.
Lire aussi sur radiookapi.net: