Neuf civils ont été tués dans deux attaques récentes attribuées aux milices CODECO et ADF dans les territoires de Djugu et Irumu en Ituri, dans la nuit du dimanche au lundi 11 août 2025.
La première attaque, imputée à la milice CODECO, a eu lieu à Gina, localité située dans le territoire de Djugu à une quarantaine de kilomètres au nord de Bunia. Des témoins expliquent que des miliciens ont investi une boutique, tuant six membres d’une même famille, blessant quatre autres personnes, et emportant plusieurs biens ainsi qu’une trentaine de bétails, notamment des chèvres. Cette attaque a provoqué un déplacement massif des populations, certaines se réfugiant dans une base de la MONUSCO à proximité, d’autres vers Lopa et Iga-barrière par crainte de nouvelles violences.
La deuxième attaque s’est déroulée à Boga, dans le territoire d’Irumu, environ 100 kilomètres au sud de Bunia, où des miliciens ADF ont attaqué le village de Kinyanjojo. Le bilan fait état de trois civils tués, trois jeunes filles enlevées, ainsi que l’incendie de trois véhicules et d’une maison, rapportent des sources dans la zone.
Ces attaques ont considérablement ralenti la circulation sur les axes stratégiques Bunia–Djugu (route nationale numéro 27) et Bunia–Boga–Kainama vers le Nord-Kivu. En plus de la colère exprimée par plusieurs acteurs politiques et membres de la société civile, l’armée affirme que des opérations sont en cours pour combattre les ADF et les milices qui refusent de déposer les armes.
Cette récente violence s’inscrit dans un contexte d’escalade persistante, puisque le 4 août 2025, cinq personnes avaient déjà été tuées lors d’une attaque impliquant les milices Zaïre et CODECO dans le territoire de Djugu. En juillet 2025, la MONUSCO avait également condamné la recrudescence des violences meurtrières dans la région liée aux attaques des groupes armés, y compris les ADF et CODECO, qui causent régulièrement des pertes civiles importantes et alimentent un climat d’insécurité durable.