Sécurisation des convois marchands : les commerçants de l’Ituri saluent l’intervention militaire mais réclament une sécurité durable sur la RN27

Dans la province de l’Ituri, les commerçants et transporteurs se disent soulagés par l’intervention de l’armée congolaise, qui a permis de rétablir, depuis jeudi 14 août, la circulation des camions de marchandises sur la route nationale 27, notamment dans le territoire de Djugu, longtemps paralysé par l’insécurité. Cependant, malgré cette avancée, des inquiétudes persistent.

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont escorté environ une centaine de camions transportant notamment du carburant et diverses marchandises, du territoire de Mahagi jusqu’à la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, le jeudi 14 août.

Ces véhicules étaient bloqués depuis deux semaines au poste douanier de Mahagi, situé à 185 kilomètres au nord de Bunia. Les transporteurs refusaient d’emprunter la RN27, fréquemment ciblée par des groupes armés tels que CODECO et Zaïre, alliés à la milice Convention pour la Révolution Populaire (CRP), dirigée par Thomas Lubanga.

Les commerçants saluent cette action mais rappellent que la présence sporadique d’hommes armés sur cet axe stratégique continue de semer la peur parmi les opérateurs économiques, qui appellent le gouvernement à renforcer la présence militaire tout au long du corridor.

« Nous sommes reconnaissants, l’armée a assuré la sécurité et nous sommes bien arrivés. Mais comment allons-nous rentrer ? Nous attendons que le gouvernement nous aide en plaçant des militaires tout le long de la route. La sécurité est primordiale. L’état de la route n’est pas un problème, nous pouvons nous débrouiller. Mais nous avons surtout besoin de la paix », a déclaré un transporteur.

Des attaques ciblant les opérateurs économiques

Les commerçants dénoncent également les attaques ciblées contre eux, rappelant que l’un des leurs a récemment perdu la vie. Ils insistent sur le fait qu’ils ne sont pas des ennemis, mais des acteurs économiques au service de la population:

« Nous sommes habitués à la mort, mais nous ne devrions pas l’être. Nous voulons la paix. Que le gouvernement nous aide pour que nous puissions travailler sans craindre pour nos vies ».

Jusqu’au vendredi soir, plusieurs autres véhicules restaient encore bloqués au poste frontalier de Mahagi, dans l’attente d’une escorte militaire.

Selon des témoignages locaux, avant le lancement de cette opération de sécurisation des convois marchands, plus de 200 véhicules étaient bloqués à Mahagi, leurs conducteurs redoutant les embuscades fréquentes tendues par les groupes armés sur la RN27.

Cette situation met en lumière l’urgence d’une sécurisation durable des axes routiers dans l’Est du pays, afin de garantir la libre circulation des biens et des personnes, et de soutenir les efforts de relance économique dans une région encore marquée par les conflits armés, affirment des analystes économiques.

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