Des milliers de personnes déplacées par les attaques des groupes armés dans le territoire de Djugu, en Ituri, ont trouvé refuge autour de la base de la MONUSCO dans le groupement de Djaiba, depuis plusieurs mois, a constaté le reporter, mardi 19 août.
Ces familles construisent chaque soir des abris de fortune près des casques bleus, convaincues que c’est leur unique protection contre les violences nocturnes. Au lever du jour, elles démontent leurs logements précaires, pour les remonter à la tombée de la nuit.
Le reporter de Radio Okapi, sur place le matin du mardi 19 août, a rencontré un père de famille qui, depuis six mois, répète ce même rituel, fuyant les attaques récurrentes des miliciens de la CODECO dans son village.
Il confie se sentir en sécurité à proximité des soldats de la paix, passant des nuits sereines grâce à leurs patrouilles nocturnes.
« Ce qui nous pousse à venir dormir ici, c’est la conviction qu’en cas d’attaque, nous serons protégés. Si l’ennemi s’approche, nous pourrons entrer dans la base et les Casques bleus le repousseront », explique-t-il.
Le traumatisme de ces violences, notamment le massacre de dizaines de civils en février 2025, reste vif.
Victorine (prénom d’emprunt), une autre déplacée, témoigne de sa peur constante mais formule l’espoir d’un retour à une paix durable. Elle décrit leur quotidien : « La journée, nous travaillons à l’extérieur du site, mais nous revenons ici le soir, car la nuit, notre vie est en danger. Nous craignons même d’aller chercher du bois de chauffe. Nous souhaitons seulement retrouver la paix pour reprendre nos activités agricoles en sécurité. »
La présence de la MONUSCO rassure ces familles vulnérables qui envisagent de rester autour de la base jusqu’à la restauration complète de la paix. Mais beaucoup s’interrogent sur la durée de cette situation, illustrant ainsi la fragilité persistante de la sécurité en Ituri et appelant à des actions urgentes des forces de sécurité pour protéger ces populations.