Dans un communiqué publié ce jeudi 21 août, l’ONG Journaliste en Danger (JED) exprime sa vive préoccupation face aux menaces de fermeture de certains médias à Bukavu (Sud-Kivu), proférées par la rébellion de l’AFC-M23.
JED rappelle que l’accès à l’information constitue un droit fondamental, tout en dénonçant les intimidations visant à museler la presse locale.
Selon cette organisation œuvrant pour la liberté de la presse, qui s’appuie sur des informations recueillies auprès de plusieurs sources à Bukavu, les menaces émanant de Laurence Kamyuka ont été proférées lundi lors d’une rencontre avec les responsables des médias.
Lors de cette réunion, les médias opérant dans la zone ont été sommés de se conformer aux nouvelles dispositions imposées par la rébellion dans le secteur de l’information et de la communication.
Dans un contexte économique déjà difficile, JED révèle que les médias ont été contraints de payer des redevances aux autorités de facto :
- la redevance annuelle (250$)
- l’autorisation de fonctionnement (200$)
- l’assignation de fréquence 200$ pour la radio et 400 pour la télévision
Toujours selon JED, ce cadre de la rébellion a averti que tout média qui refuserait de se soumettre à ces exigences s’exposerait à une fermeture immédiate.
Les professionnels des médias ont également reçu l’ordre de ne pas diffuser des informations valorisant le pouvoir de Kinshasa, les FARDC ou leurs alliés Wazalendo. Il s’agit d’une ingérence jugée inacceptable et illégale par JED.
L’organisation appelle les responsables de la rébellion à retirer ces « mesures coercitives », et invite les médias à se mobiliser contre cette atteinte grave à la liberté de la presse.
Au mois de juillet dernier, la rébellion M23-AFC avait annoncé la suppression de 18 des 21 taxes imposées aux médias au cours des années précédentes dans les zones placées sous son contrôle.