À travers le projet intitulé « LISANGA », la Commission diocésaine Justice et Paix de Kinshasa a dénombré plus de 5 000 morts liées au phénomène Mobondo dans le Grand Bandundu, une partie du Kongo Central et de Kinshasa, en deux ans.
Cette structure de l’Église catholique a livré ces chiffres lors d’un échange avec les médias, ce samedi 30 aout, au Centre Lindonge, à Kinshasa.
Hormis les pertes en vies humaines, la crise liée au phénomène Mobondo a causé, au cours de cette même période, plus de 700 000 déplacés, dont une centaine d’orphelins.
Cette crise sécuritaire a également engendré une insécurité alimentaire dans le Grand Bandundu ainsi que dans les Plateaux de Bateke, où les paysans ont manqué trois saisons culturales.
Pour y remédier, la Commission Diocésaine Justice et Paix appelle le gouvernement à mettre en place des stratégies globales afin de lutter contre le chômage et l’oisiveté des jeunes.
Cette structure recommande au ministère de l’Intérieur d’impliquer les véritables protagonistes dans la recherche de solutions à cette crise, comme a souligné Sœur Perpétue Makiesse :
« Au ministère de l’Intérieur, sécurité et décentralisation de chercher à dialoguer avec les vrais acteurs afin d’aboutir à des résolutions qui favorisent la paix sociale et le bien- vivre ensemble durable. De renforcer l’autorité de l’Etat à travers une présence policière bien équipée dans toutes les agglomérations ratissées par les FARDC ».
Elle demande également au ministère de la Défense nationale d’augmenter l’effectif des FARDC afin de permettre à l’armée de venir à bout de ces miliciens.
Éclaté depuis 2022 dans la cité de Kwamouth, le phénomène Mobondo touche désormais cinq provinces : Maï-Ndombe, Kwango, Kwilu, Kongo-Central et Kinshasa.