La Dynamique des acteurs pour les questions de la Patrie (DYNAP) appelle à la cessation immédiate de la collaboration entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et leurs partenaires, les combattants Wazalendo, dans la ville d’Uvira, au Sud-Kivu.
Les membres de cette dynamique demandent au gouvernement congolais de prendre ses responsabilités et de mettre fin à toute forme de collaboration avec les groupes armés locaux.
Une dérive dangereuse
Pour Sylvano Safari, coordonnateur de la Dynamique des acteurs pour les questions de la Patrie, la situation actuelle à Uvira est inacceptable, qualifiée de « dérive très dangereuse, témoignant d’une perte de souveraineté et d’un affaiblissement alarmant de la capacité de l’État à protéger ses citoyens et à faire respecter l’ordre ».
Dans ce contexte tendu, marqué par des violences et des morts, il appelle le gouvernement à agir. « Uvira n’est plus pleinement sous contrôle de l’État, un fait que les autorités continuent malheureusement à traiter avec légèreté. Nous courons un risque réel, celui d’un glissement vers une guerre civile, comme on l’a constaté lors de la manifestation contre le général Gasita ».
Il insiste pour que le gouvernement agisse urgemment en arrêtant officiellement tout soutien ou tolérance à l’égard des groupes armés non étatiques. « Quel que soit leur discours ou justification, l’État ne peut pas pactiser avec ceux qui bafouent son autorité devant tout le pays ».
Sylvano Safari rappelle que l’État doit redevenir le seul garant de la sécurité, de la justice et de l’ordre républicain, soulignant que le rétablissement effectif de son autorité permettra de reprendre le contrôle de toutes les zones d’Uvira sous influence des groupes armés locaux.
Paralysie de la vie socio-économique
Depuis quelques jours, des heurts entre les FARDC et les Wazalendo sont enregistrés dans la ville d’Uvira, autour de la nomination du général Olivier Gasita comme commandant en charge des opérations et du renseignement de la 33ᵉ région militaire des FARDC.
Cette nomination suscite une forte opposition côté Wazalendo et parmi une partie de la population, qui soupçonne cet officier d’être un agent double des rebelles du M23, affirmant qu’il aurait joué un rôle dans la chute de Bukavu, chef-lieu de la province, il y a quelques mois.
Ces heurts ont déjà causé la mort d’au moins sept personnes, selon un bilan provisoire non confirmé par le maire d’Uvira. Plusieurs blessés sont également à déplorer, ainsi qu’une paralysie de la vie socio-économique depuis une semaine.
Cependant, il ya quelques jours, le porte-parole des FARDC, le général Sylvain Ekenge, avait réaffirmé que le général Gasita jouit de la confiance de l’armée et des autorités congolaises, estimant que la contestation de sa nomination est une « manœuvre des ennemis de la République, visant à diviser les Congolais et à opposer les Wazalendo aux FARDC ».