
Au moins 36 cas suspects de cancer du sein sont recensés chaque mois dans les différentes zones de santé de la province de l’Ituri, selon les données du programme provincial de santé de la reproduction. Ces chiffres ont été révélés samedi 25 octobre lors d’une journée de sensibilisation organisée par l’ONG Compassion Ministry à Bunia.
Malgré la fréquence des cas, la province souffre d’un manque criant d’équipements médicaux pour confirmer les diagnostics. Les échantillons prélevés sont envoyés en Ouganda, faute de laboratoires spécialisés sur place.
La docteure Micheline Chuma, présidente de l’Association des femmes médecins de l’Ituri (AFEMI), alerte :
« Chaque zone de santé de l’Ituri diagnostique au moins un cas suspect de cancer. Si on détecte qu’une personne a cette masse, on envoie l’échantillon en Ouganda pour la confirmation. Il nous faut des matériels pour l’identifier ».
Une réticence persistante au dépistage
Outre les limites techniques, les professionnels de santé déplorent la réticence de nombreuses femmes à se faire dépister, certaines estimant que le cancer du sein est une maladie incurable. Pour lutter contre cette perception, Compassion Ministry intensifie ses campagnes d’information.
Grace Ubukandi, présidente de l’ONG, insiste :
« Quand la maladie est découverte, nous avons la chance de sauver des vies. Informons nos enfants, nos sœurs, nos voisines, nos connaissances. Aucune femme ne doit mourir par sous-information sur le cancer du sein ».
Des actions concrètes en novembre
Pour améliorer la détection précoce, deux journées de dépistage gratuit sont prévues en novembre prochain, à l’initiative de l’AFEMI. L’objectif est de toucher un maximum de femmes et de renforcer la lutte contre cette maladie silencieuse.








