
À Goma, ville sous occupation des rebelles du M23 depuis janvier 2025, les femmes journalistes vivent une réalité lourde d’épreuves entre « stress », « violence », « menaces » et « stigmatisation », qui s’apparentent à un véritable cauchemar, rapporte l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM).
Témoins parfois directs des atrocités commises à des tiers, souvent elles-mêmes cibles de menaces, elles accumulent peur et stress, difficilement supportables, et sombrent fréquemment dans le traumatisme. Malgré cela, ces professionnelles des médias continuent de travailler quotidiennement pour informer leurs communautés, sous une pression extérieure intense et avec une charge mentale lourde, qui met en danger leur santé.
Une solution : la détraumatisation
Pour répondre à ce mal silencieux, l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM) a organisé une séance de détraumatisation et de soutien psychosocial le 14 novembre à Goma, permettant à ces femmes de libérer leur esprit accablé par les « violences, menaces, stress et stigmatisation ».
Florence Kavira, présidente provinciale de l’UCOFEM Nord-Kivu, indique que cette séance a été d’une aide inestimable, car elle a incité ces femmes à « parler, à aérer leur mental, à soulager leur traumatisme et à renforcer leur confiance en soi » dans un contexte marqué par une grande tension.
Elle précise par ailleurs : « Il y a beaucoup de stress que les femmes vivent dans leur milieu de travail. Il y a la pression des chefs, il y a la pression de certains collègues aussi. Il y a des collègues, des hommes qui ne veulent pas supporter les consœurs. Ça aussi, c'est parmi autant de pressions qui sont à la base, du stress ou du traumatisme des femmes journalistes ».
Les bénéficiaires ont été quasi unanimes à saluer cet espace d’écoute comme une thérapie vitale. Sylvie Mazambi, journaliste et coordonnatrice d’une ONG locale, témoigne quant à elle que cette séance l’aide désormais à mieux gérer son équilibre physique et mental pour préserver sa santé.
Elle confie : « Cette séance m'a beaucoup aidée. Professionnellement, comment je veux faire ? Je prends le temps de travailler, oui, mais je prends aussi le temps de me reposer. On nous a dit « tu peux prendre 20 minutes, dans les 20 minutes tu prends 15 minutes pour le travail et 5 minutes pour toi, pour réfléchir. Je vais, quelque part, que je me concentre seule, mais aussi que je pense à moi-même ».
Animée par des experts et psychologues, cette session a mis en lumière le stress aigu quotidien vécu par ces femmes des médias, qui tentent de le combattre dans le silence, sans toujours savoir comment et quand demander de l’aide.








