Le Plan « Assainir Kinshasa » se dote de sa feuille de route triennale

La ville de Kinshasa s’est dotée d’un plan de gestion intégrée des déchets. Ce document a été validé lors d’une session d’échanges organisée le mardi 18 novembre entre les autorités urbaines, municipales et divers experts, dans le cadre du Projet « Assainir Kinshasa » (PASKI), soutenu par l’ambassade des Pays-Bas en RDC.

Ce projet triennal vise à transformer la gestion des déchets en une véritable industrie urbaine à impact.

Les parties prenantes à ces discussions ont convenu de développer des infrastructures de base pour une gestion durable des déchets. Elles plaident également pour le renforcement de la gouvernance, de la coordination interinstitutionnelle et de la redevabilité, afin d’impliquer chaque citoyen dans la réussite de ce programme.

L’objectif à moyen terme est de rendre Kinshasa propre en organisant la gestion des déchets à travers les différents quartiers de la ville. Ce projet nécessite, en outre, le captage des flux financiers endogènes et la création d’un cadre incitatif pour le financement participatif.

Selon Melia Bossiki, conseillère principale du Gouverneur de la ville-province de Kinshasa, l’Hôtel de Ville compte également sur les subventions du pouvoir central et sur ses fonds propres pour la concrétisation de ce programme 2026-2028.

De son côté, le ministre provincial de l’Intérieur et de la Nouvelle Citoyenneté de Kinshasa appelle la population kinoise à accompagner la ville dans la mise en œuvre de cette initiative d’assainissement et de développement.

Financement du PASKI

Le budget alloué pour la mise en œuvre du Plan « Assainir Kinshasa » est estimé à 150 millions USD. Il couvre la collecte et l’évacuation des déchets ménagers et assimilés, le curage des caniveaux ainsi que le contrôle régalien de l’hygiène et de l’assainissement des ménages.

Mégalopole de plus de 20 millions d’habitants, Kinshasa produit environ 15 000 tonnes de déchets par jour et fait face à cinq décennies de gestion conjoncturelle de l’assainissement, basée sur l’informalité. Moins de 10 % de ces flux bénéficient d’un traitement adéquat. L’absence de système intégré a entraîné la prolifération de dépotoirs sauvages, l’obstruction des caniveaux, la pollution des rivières et des émissions massives de méthane.

Villes assainies

Face à ce défi majeur, le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, a placé ce secteur parmi les priorités, au même titre que le développement des infrastructures locales et la transformation agricole.

A travers l’initiative présidentielle « Villes assainies », la vision de Félix Tshisekedi est de faire de l’assainissement un secteur économique productif, avec l’ambition de créer 50 000 emplois par million de tonnes de déchets. Cette vision se décline dans le programme du gouverneur Daniel Bumba, « Kinshasa Ezo Bonga », qui place l’assainissement en tête des priorités, juste après la sécurité.
 

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