
Vingt-trois déplacés du site de Kigonze, à Bunia (Ituri), sont détenus depuis une semaine au cachot de l’Etat-major des FARDC à Tsere, en périphérie de la ville.
Ils ont été arrêtés lors d’une perquisition menée par l’armée visant à identifier des suspects présumés liés aux miliciens de la CRP, qui se cacheraient dans ce site de déplacés.
Selon des sources locales, cette opération a créé un climat de méfiance entre l’armée et les déplacés, dont plusieurs préfèrent désormais passer nuit hors de ce site.
Liens présumés avec la CRP
Au total, 43 déplacés, dont des enfants, avaient été interpellés il y a une semaine durant une opération de perquisition des FARDC, après l’arrestation d’un présumé milicien de la CRP de Thomas Lubanga, surpris à l’intérieur du site.
Une vingtaine d’entre eux ont été progressivement relâchés, faute de preuves établissant leur implication ou liens avec les groupes armés.
Cependant, 23 d’entre eux restent en taule, malgré plusieurs emandes de leur libération.
Le comité des déplacés signale que les conditions de détention sont déplorables : certains auraient passé des nuits sans manger, privés de soins, et d’autres auraient même été flagellés.
Pendant ce temps, au site de Kigonze, situé dans le quartier Mudzi Pela, les déplacés rapportent des menaces de la part de militaires patrouillant autour du camp. L’un d’eux affirme avoir été dépouillé de sa moto samedi dernier. La tension est vive, poussant plusieurs jeunes déplacés à passer la nuit dans les environs par peur d’être arrêtés.
De son côté, l’association ENTE condamne la désinformation et les arrestations arbitraires, qui aggravent l’insécurité autour du site. Elle réclame un renforcement de la sécurité par la MONUSCO, une identification claire des déplacés, ainsi qu’une campagne de sensibilisation pour apaiser les tensions entre les deux parties.








