
Environ deux mille ménages de déplacés sont contraints depuis lundi 24 novembre, par le M23 de retourner dans leurs villages situés dans des zones encore instables du territoire de Masisi, au Nord-Kivu. Ces familles étaient hébergées principalement à la prison centrale de Masisi, qui accueillait 765 ménages, au Tribunal de paix avec 142 ménages, ainsi que dans une dizaine d’autres sites, totalisant 1 925 ménages.
Cette information est confirmée ce mardi 25 novembre par des sources administratives et humanitaires locales.
Selon elles, cet ordre vient des responsables du mouvement rebelle AFC-M23, qui menaceraient les acteurs des organisations locales s’opposant à cette décision.
Des combats récurrents
Dès ce lundi 24 novembre, des familles entières, transportant leurs effets personnels, ont commencé à quitter les sites publics qu'ils occupaient à Masisi-Centre pour rejoindre les groupements de Biiri, Buabo et Banyungu, situés autour du chef-lieu du territoire.
Plusieurs sources contactées sur place indiquent que ces zones restent instables en raison des affrontements récurrents entre les rebelles AFC-M23 et les groupes Wazalendo toujours actifs dans la région.
Pour ces sources administratives et humanitaires, rien ne garantit un retour sécurisé pour ces milliers de familles déplacées, qui ont passé plus de six mois loin de leurs terres.
Des représailles et un contexte sanitaire préoccupant
Les sources déplorent qu’un cadre local qui aurait tenté de s’opposer à ce déguerpissement immédiat a été agressé et admis à l’hôpital général de Masisi.
Par ailleurs, la zone de santé de Masisi fait face depuis plusieurs semaines à une recrudescence des cas de choléra, causant déjà au moins trois décès.
Un agent humanitaire présent sur place estime que cette situation sanitaire a motivé la décision du mouvement rebelle, mais dénonce sa méthode policière violant les règles humanitaires.
Il craint une propagation rapide de la maladie, étant donné que ces familles doivent se réinstaller dans des villages dépourvus de services sanitaires essentiels.







