
Lors de ses interventions sur certains médias nationaux et internationaux mardi 16 décembre, le ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a exprimé la préoccupation du Gouvernement face aux menaces et intimidations dont ont été victimes les habitants d’Uvira, ville sous occupation du M23. Cette réaction fait suite à l’organisation d’une manifestation rassemblant une centaine de personnes, dont des femmes et des jeunes, pour contester le retrait du M23 et dénoncer les pressions américaines à l’origine de cette décision.
Il a déclaré : « Nous sommes préoccupés par la situation des intimidations et des menaces qu'ont subies nos populations ce matin, du fait, justement, de l'action du Rwanda à travers ce supplétif du M23. Une manifestation de mascarade qui s'est organisée sous des coups de fouet d'intimidation sur nos populations. C'est bien cet aspect qui nous préoccupe d’abord. »
Le mardi 15 décembre dans la soirée, la coalition rebelle AFC/M23 avait annoncé, sans préciser la date exacte, son retrait de la ville, qu’elle avait occupée environ une semaine auparavant, moyennant certaines conditions, notamment :
- Garantir la sécurité des habitants
- Le déploiement d’une force militaire neutre dans la ville
- La démilitarisation de la ville
Selon Patrick Muyaya, cette annonce du M23 apparaît comme une manœuvre destinée à distraire les médiateurs américains, qui envisageraient des actions contraignantes contre le Rwanda affirmant que « ce qui s'est passé à Uvira est inacceptable, en regardant à la fois la résolution 2773, le processus de Doha ou le processus de Washington. »
Le M23 se sacrifie pour le Rwanda, selon Muyaya
Dans ses interventions sur les médias, le ministre s’est également interrogé sur le fait que « pourquoi c’est le M23 qui s’offre en sacrifice pour répondre à la pression américaine contre le Rwanda et dire “c'est moi le fautif, je vais quitter Uvira” ? »
Patrick Muyaya a aussi réagi aux conditions posées par le M23 et a réitéré le retrait, sans condition, de toutes les villes et territoires de la RDC occupés par le Rwanda, conformément aux accords de paix en cours, notamment les accords de Doha, de Washington et de Luanda.
Lors de son intervention au Conseil de sécurité de l’ONU vendredi 12 décembre sur la situation de la RDC, le représentant des Etats-Unis avait affirmé que le Rwanda avait intimement participé à la planification et l'exécution de la guerre dans l'Est de la RDC, en donnant des instructions militaires et politiques depuis des années.
« Les forces de défense rwandaises ont fourni une aide matérielle en logistique et formation au M23, et envoyé 5000 à 7000 soldats dans l’Est de la RDC », avait-il confirmé.








