Est de la RDC : le Baromètre sécuritaire du Kivu alerte sur la hausse des tueries en novembre

Le Baromètre sécuritaire du Kivu, projet de l’Institut de recherche Ebuteli, a documenté 226 incidents sécuritaires dans l’est de la République démocratique du Congo au mois de novembre 2025. Ce chiffre représente une baisse de 5 % par rapport au mois d’octobre. Toutefois, le rapport publié ce jeudi 18 décembre souligne une forte augmentation du nombre de civils tués, avec 289 morts contre 205 le mois précédent.

Le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, notamment le secteur de Bapere et la chefferie des Baswagha, s’impose une fois de plus comme l’épicentre de la violence en novembre. Le rapport fait état de 121 civils tués, dont 22 femmes, durant la période sous examen.

Les ADF, groupe armé le plus meurtrier

Peu médiatisés, les Forces démocratiques alliées (ADF) demeurent pourtant le groupe armé le plus meurtrier dans l’est de la RDC, selon le Baromètre. Actifs également en Ituri, dans les territoires de Mambasa et Irumu, ces rebelles ciblent des bases de l’opération Shujaa et imposent des taxes aux populations. Le document mentionne aussi des prêches de conversion à l’islam, notamment lors d’un meeting tenu le 5 novembre au village Elake, dans le territoire de Mambasa.

L’expansion de l’AFC/M23 malgré l’accord de Doha

Dans les Kivu, l’accord-cadre signé à Doha le 15 novembre n’a pas permis de faire taire les armes. La rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et sa branche armée, le M23, ont poursuivi leur avancée vers l’ouest et le sud, atteignant Maimingi dans le Shabunda, ainsi que Kasika, dans le territoire de Mwenga, au Sud-Kivu.

En réponse, les FARDC ont mené des frappes contre les positions de la coalition MRDP–Twirwaneho, Red Tabara, FNL et AFC/M23 sur les hauts plateaux de Mwenga. Le rapport cite notamment des opérations à Mikenge 1 le 15 novembre, puis à Rwisankuku et Tuwetuwe le 17 novembre.