Crise de l'Est : le CNDP accuse les FARDC, la Monuc dément

En rapport avec la situation de conflit au Nord-Kivu, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), accuse les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) de violer le cessez-le-feu. Il les incrimine aussi d’occuper les zones qu’il a évacuées autour de l’aéroport de Goma, jusqu’à une distance de 12 kilomètres. La Mission des Nations Unies au Congo (Monuc) rejette ces allégations du CNDP, qu’elle qualifie de non fondées, rapporte radiookapi.net

Dans une lettre adressée au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC le 24 décembre dernier, Laurent Nkunda demande à la Monuc d’obtenir le retrait des troupes gouvernementales de cette zone.
Dans cette lettre, le président du CNDP, Laurent Nkunda prie la Monuc d’obtenir le retrait des FARDC des alentours de l’aéroport de Goma le plus tôt possible, dit-il, « pour garantir à nos population de Goma particulièrement et du Nord-Kivu en général, un climat de paix, de sérénité et de quiétude, pendant les festivités de fin d’année, et surtout en ce moment où les négociations sont en cours à Nairobi au Kenya.»

Laurent Nkunda affirme aussi dans cette lettre que le redéploiement des troupes gouvernementales ainsi que l’acheminement des renforts ont rapproché les distances des belligérants, distances qui, selon lui, ne sont que de 150 mètres actuellement. Il dénonce en outre ce qu’il qualifie des actes de provocation de la part des troupes gouvernementales consécutives au rapprochement des belligérants. Laurent Nkunda rappelle également dans cette correspondance que la gestion et le contrôle de cette zone évacuée reviennent à la Monuc.

La Monucrépond à Laurent Nkunda rnDans sa lettre adressée lundi à Laurent Nkunda, le chef de la Monuc, Alan Doss, affirme qu’aucun mouvement des troupes des FARDC n’a été observé dans cette zone. Alan Doss qui a exprimé sa préoccupation sur la situation humanitaire au Nord-Kivu, invite tous les belligérants à ne pas prendre des initiatives susceptibles de provoquer de nouvelles hostilités.

Le conseiller politique principal d’Alan Doss, le professeur Achi Atsain revient sur l’essentiel de cette lettre : « Les accusations et allégations de Laurent Nkunda ne sont pas fondées. Depuis le 29 octobre 2008, les FARDC n’ont pas bougé de leurs positions. Elles ne sont pas dans les zones libérées par le CNDP. Elles ont toujours gardé leurs positions avec l’assistance de la Monuc.»rnLe professeur Achi Atsain précise que M. Doss a tenu à faire savoir à Laurent Nkunda qu’il est très préoccupé par la situation humanitaire, et demande que le CNDP respecte ses engagements de faciliter la libre circulation des personnes et des biens, pour que l’aide humanitaire arrive effectivement aux personnes déplacées. M. Doss, poursuit le professeur Achi Atsain, a demandé à toutes les parties de faire en sorte qu’aucune initiative ne puisse remettre en cause le calme qui prévaut actuellement dans la province du Nord-Kivu.