Au moins 271 personnes identifiées ont été tuées depuis le 25 décembre par les rebelles ougandais de l’armée de résistance du Seigneur (LRA). Ces chiffres ont été fournis vendredi par le vice- gouverneur de province, Joseph Bangakya. Selon lui, ce chiffre peut atteindre 400, car d’autres corps sont encore dans des lieux inaccessibles. Entre temps, des survivants affluent dans les cités de Durba et Watsa, fuyant les atrocités des LRA, rapporte radiookapi.net
Plus de 200 personnes, dont des femmes et des enfants, sont arrivées dans la cité minière de Durba. La société civile locale lance un appel aux organisations caritatives et aux personnes de bonne volonté pour apporter une assistance à ces sinistrés. Ces derniers vivent dans des conditions déplorables. Le président de la société civile de Durba, cité minière située à 14 kilomètres de Watsa, parle d’un afflux de déplacés qui arrivent chaque jour en provenance de Faradje, Dungu et Tadou. Cette dernière localité est à mi-chemin entre Faradje et Durba, distant d’environ 70 kilomètres.
Les autres déplacés viennent de Todro, une autre localité du territoire de Dungu, victime elle aussi d’une attaque meurtrière de la LRA, le lendemain de la fête de Noël. Toujours selon la société civile locale, les déplacés vivent dans des conditions difficiles : 7 à 8 personnes dans une hutte totalement démunies et sans assistance alimentaire. Pour soulager un tant soi peu leur misère, la société civile locale et les confessions religieuses ont décidé de mobiliser les populations pour leur contribution en vivres et non vivres. Celles-ci seront rassemblées dans des sites bien identifiés jusqu’au 8 janvier prochain. D’après un membre de la société civile de Watsa, au terme de cette échéance, il sera décidé alors d’apporter cette assistance non seulement aux déplacés se trouvant à Tadou et Durba, mais aussi aux personnes affectées sur place à Faradje.
Le vice- gouverneur signale la capture de plusieurs éléments LRA et la reddition d’une dizaine d’autres. Il souligne aussi la nécessité de voir la République Centrafricaine rejoindre l’opération « militaire conjointe ». Il y a deux jours, Bangui a annoncé le renforcement de son dispositif sécuritaire à la frontière avec la République Démocratique du Congo.
Mobilisation des confessions religieuses de Kinshasa en faveur des sinistrés du nord Kivu et de Dungu
Elles remettent plusieurs dons au ministre des Affaires sociales, action humanitaire et solidarité nationale, Barthélemy Botswali. Une opération qui continue jusqu’à la fin de ce mois. Le ministre Barthélemy Botswali affirme que l’évacuation de ces biens pourrait être envisagée la semaine prochaine.
Barthélemy Botswali reconnaît avoir déjà reçu beaucoup de biens de la part de ces confessions religieuses : « Nous avons reçu des habits de friperie, de riz, des assiettes et bien d’autres. Nous allons continuer parce qu’il y a d’autres assemblées de Dieu qui nous invitent dimanche prochain. Nous pourrons arriver à mi-parcours de notre action de collecte des dons. L’opération elle-même va s’étendre jusqu’au 30 janvier. Mais la semaine prochaine, nous envisagerons déjà à acheminer certains biens à Dungu en Province Orientale. »
La commission européenne condamne les exactions des LRA
Selon un communiqué publié vendredi, le commissaire au développement et à l’action humanitaire, Louis Michel, craint que ces agissements ne menacent la stabilité de toute la région, y compris du Sud- Soudan et de la République centrafricaine. Il estime qu’il s’agit là d’une menace réelle que la communauté internationale doit suivre de plus près.