Retrait de l'armée ougandaise : une décision précipitée?

Les atrocités de la LRA à Faradje

Les atrocités de la LRA à Faradje

Les troupes ougandaises venues traquer les rebelles de la LRA dans une coalition avec l’armée congolaise, devront quitter le territoire congolais à la fin de ce mois de février sur décision du gouvernement de la RDC. Selon la société civile de Dungu, la population locale digère mal ce départ qu’elle juge précipité, les objectifs que les deux parties s’étaient fixés n’ayant pas été atteints, rapporte radiookapi.net

La demande du gouvernement congolais aux troupes ougandaises de se retirer dès la fin de ce mois a créé une psychose parmi les habitants du district du Haut-Uélé concernés au premier point par la présence des combattants de la rébellion de la LRA.

Selon l’abbé Benoît Kinelgo, président intérimaire de la société civile de Dungu, obliger l’armée ougandaise à quitter le sol congolais à la fin de ce mois, c’est anticiper les choses. « Le départ de l’armée ougandaise peut engendrer des conséquences graves. La LRA pourrait faire des représailles sur la population, surtout des grandes agglomérations et surtout que notre armée n’a pas une logistique pour pouvoir poursuivre les éléments de la LRA », explique l’abbé Benoît Kinelgo. La source estime donc, que la coalition des armées congolaise et ougandaise devrait poursuivre sa mission jusqu’à l’aboutissement de ses objectifs du départ.

De son côté, le vice gouverneur de la province Orientale, Joseph Bangakia, a indiqué que le dossier a été transmis au chef de l’Etat qui devra se prononcer dans les prochains jours. Il appelle ainsi la population des contrées concernées au calme.
Entre-temps, sur terrain, selon la même société civile de Dungu, la LRA continue ses incursions. Le vendredi dernier, ses éléments auraient tué des hommes et violé des femmes à Naparka et Makungulu, deux villages proches l’un de l’autre, à 60 kilomètres du poste d’encadrement de Doruma.

L’armée ougandaise prend acte

Du côté ougandais, on prend acte de la décision de Kinshasa. D’après le porte-parole de l’armée ougandaise, joint vendredi dernier par radiookapi.net, la RDC est un État souverain qui sait apprécier quelles décisions prendre pour le bien des Congolais. « Tout ce que je sais, a ajouté cependant le major Félix Kulagye, est que les exactions des rebelles de la LRA affectent plus les Congolais que les Ougandais. ».
Il explique : « C’est une bonne chose si Kinshasa décide de notre départ. On n’en peut rien, c’est votre pays. Mais, je pense que le plus important c’est de se demander qui est le plus affecté ? Les Congolais ou les Ougandais ? Les Congolais acceptent-ils la LRA ou non ? Est-ce une bonne décision qui vient d’être prise ? A cette question, je pense que les autorités congolaises savent ce qui est bon peuple congolais. En conclusion, nous allons respecter le souhait du peuple congolais.