Human Rights Watch accuse : « Les soldats violent, les commandants ferment les yeux »

Femmes et enfants refugiés dans un camp de la Monuc

Femmes et enfants refugiés dans un camp de la Monuc

Human Rights Watch (HRW) a publié, jeudi à Bruxelles, un rapport intitulé: « Les soldats violent, les commandants ferment les yeux : violences sexuelles et réforme militaire en République démocratique du Congo.» Ce rapport analyse en détails la conduite de la 14è brigade de l’armée au Nord et du Sud-Kivu, rapporte radiookapi.net

Le rapport de 60 pages décrit les violences sexuelles continuellement perpétrées par les soldats de l’armée régulière. Il dénote l’impact limité des efforts déployés par le gouvernement et les bailleurs de fonds pour réprimer ces actes. Selon HRW, cette brigade a été impliquée dans de nombreux actes de violences sexuelles dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.

En dépit des informations largement suffisantes qui mettent en lumière la situation, l’ONG britannique relève que les autorités militaires, politiques et judiciaires n’ont pris aucune mesure déterminante pour prévenir les viols. Autre illustration d’impunité, l’ONG indique qu’en 2008, les tribunaux militaires du Kivu ont reconnu 27 soldats coupables de crimes de violence sexuelle. En mars 2009, à Walikale, dans le Nord-Kivu, 11 soldats ont été déclarés coupables de viol constitutif de crime contre l’humanité.Cependant, le plus haut gradé reconnu coupable de crimes de violences sexuelles dans la région était un capitaine. Aucun colonel ni général n’a été poursuivi pour viol. Et aucun officier n’a fait l’objet de poursuites pour avoir commis ou toléré les violences sexuelles perpétrées sous son commandement.

Afin de mettre fin aux violences sexuelles commises par l’armée, le gouvernement devrait créer un mécanisme d’enquêtes individuelles. Ceci pour écarter de l’armée les officiers ayant perpétré des exactions, établir une chaîne de commandement stricte, améliorer les conditions de vie et les salaires des soldats, et renforcer le système de justice militaire, indique le rapport de Human Rights Watch.