La police nationale congolaise n’a plus droit de cité dans les villages Ngoya, Kibindi et Nkyolo du territoire de Malemeba Nkulu, à 700 Kilomètre de Lubumbashi au Katanga. La police a quitté ces villages de suite d’une altercation avec les habitants. Tout est parti d’une descente des policiers dans ces villages à la rescousse d’un de leurs qui a été tabassé par les étudiants. En représailles, ces policiers ont pillé des maisons. Ils ont même arrêté un homme et l’ont traîné nu à travers le village. Une situation qui a déplu aux habitants qui se sont mis en colère et ont saccagé les bureaux de la police, rapporte radiookapi.net
Plusieurs étudiants de l’extension de l’Université de Lubumbashi à Malemba Nkulu, rapportent qu’un des leurs a été arrêté arbitrairement, la semaine dernière. Il lui était reproché de s’être opposé au mariage de sa soeur encore mineure avec un commandant de la police dans le village Ngoya. Devant ce refus, la police a procédé à l’arrestation du jeune garçon, l’accusant de violeur. L’accusation portée contre leur collègue n’a pas arrangé les étudiants, qui se sont vengés en cassant la porte du cachot avant de disparaître nuitamment avec la victime. «Les étudiants voulaient que leur collègue soit libéré (…) Ce n’est pas un flagrant délit d’adultère ! C’est-à-dire l’ignorance de la loi a été constatée de part et d’autres», a rapporté un de ces étudiants à radiookapi.net, sous couvert d’anonymat.
rnDepuis lors, la situation a dépassé les limites des villages Ngoya, Kibindi et Nkyolo pour atteindre le centre du territoire de Malemba Nkulu. Ici, les patrouilles nocturnes ont été lancées par la police : tout jeune qui se promène dans la nuit est arrêté. «Mais, quand c’est une sorte de tracasserie, on risque gros…», a estimé le même étudiant.
Pour sa part, l’administrateur du territoire, Gilbert Inzansomme, rejette ces allégations. Il condamne plutôt les étudiants qui se placent au dessus de la loi : «Ça, c’est faux et archifaux ! Il n’y a pas de couvre-feu. Un étudiant fait parti de l’élite de la société. Vous devez quand même comprendre qu’il y a une différence entre une infraction individuelle et collective. Jusqu’au moment où je vous parle, les 4 prévenus sont partis vers une destination inconnue», a expliqué M. Inzansomme.
rnCependant, l’administrateur du territoire affirme n’avoir aucune information sur la fuite des policiers dans ces villages. Il indique que le dossier est déjà transmis au parquet de Kamina et qu’une enquête a été lancée pour retrouver les meneurs des troubles.