Mbandaka : une motion incidentielle crée encore de l'agitation à l’assemblée provinciale

Siège de l'assemblée provinciale de l'Equateur

Siège de l'assemblée provinciale de l'Equateur

La plénière de l’assemblée provinciale de l’Equateur de samedi dernier s’est terminée en queue de poisson. Cela, suite à une motion incidentielle d’un député demandant que la police de débat soit retirée au président de l’institution, accusé, selon l’auteur de la motion, de détournement d’une dotation du gouvernement central, rapporte radiookapi.net

Un seul point figurait à l’ordre de cette plénière : audition et adoption du rapport d’intercession du bureau de l’assemblée provinciale. Cet ordre du jour n’a pas pu être attaqué, la séance ayant été par la suite suspendue par le président des céans, Edmond Mondombo Kanzo. Tout est parti de la motion incidentielle du député Jean-Gotran Ibambe, élu de Kungu, demandant au président de l’assemblée provinciale de ne pas assurer la police de débat autour de l’ordre du jour, sinon il serait à la fois juge et partie. En effet, le rapport d’intercession du bureau de l’institution qui était l’unique point à l’ordre du jour, comprenait, entre autres, le requisitoire du procureur de la République près la Cour suprême de justice adressé en décembre dernier au vice-président de l’assemblée provinciale, Ghislain Ngayo, pour obtenir de lui l’autorisation de poursuivre en justice le président Edmond Mondombo Kanzo, pour le fait de détournement mis à sa charge. Raison pour laquelle l’auteur de la motion incidentielle estimait que l’accusé ne devait pas assurer la police de débat autour de cette question, au risque d’être à la fois juge et partie.

Cette motion, présentée juste après l’appel nominal, a suscité la réaction d’un autre député provincial, qui lui, a évoqué des raisons de procédure pour s’y opposer. Il s’en est suivi un tohu-bohu entre les élus. Ce qui a contraint le président à suspendre la séance.

L’amer souvenir d’août 2 009

En août de l’année dernière, c’est encore une motion incidentielle d’un député qui avait créé une agitation sans précédent au sein de l’organe délibérant de la province de l’Equateur. Parce que cette motion n’avait pas été inscrite à l’ordre du jour (c’était une motion du député Lofandje Isangia), qui, du rete, était encore dirigée contre le président de l’assemblée provinciale Mondombo. Une bagarre éclata entre les députés des camps antagonistes, et des coups de feu furent tirés par un policier. L’incident s’était produit le 24 août 2 009 et contraignit le ministre de l’Intérieur du gouvernement central de fermer le siège de l’institution pendant quelques jours. Et c’est le 3 septembre que les portes de l’assemblée provinciale de l’Equateur avaient été réouvertes.

En dépit de cette réouverture et une action de bons offices menée par le ministre de l’Intérieur, Célestin Mbuyu, et même par des conseillers du chef de l’Etat dépêchés à Mbandaka, la tension ne baissa pas pour autant. Et en novembre 2 009, le président de l’assemblée provinciale, Edmond Mondombo a été convoqué à Kinshasa par le procureur général de la République, suite à une plainte déposée par un groupe de 11 députés provinciaux. Ce groupe l’accusait, notamment de détournement des deniers publics et de paiement ainticipé des indemnités de sortie en faveur des membres du bureau de l’assemblée provinciale.

La motion incidentielle du député Ibambe samedi dernier et le développement qui s’en est suivi indiquent, disent les observateurs, que les démons sont loin d’avoir dit leur dernier mot au sein de l’organe délibérant de la province de l’Equateur.