Makombo: polémique autour du nombre des victimes


Anneke Van Woudenberg de HRW et le général Jean-Claude Kifwa des FARDC© Udpsonline.net/Radio Okapi

L’affaire du massacre de Makombo, dans le territoire de Niangara en Province Orientale, publiée dans le dernier rapport de l’ONG Human Rights Watch le samedi 27 mars continue de susciter des commentaires. Cette fois, la polémique tourne autour du nombre des victimes. Les officiels congolais rejettent le chiffre de 321 morts et refusent de parler de massacre à grande échelle dans cette partie du pays. Par contre, plusieurs sources locales contactées par Radio Okapi sont unanimes. Elles reconnaissent qu’il y a eu bel et bien un massacre à Makombo.

Plusieurs personnes ont été tuées par la LRA dans la province orientale en décembre 2009, ont confirmé toutes les sources contactées mardi par Radio Okapi.

Parmi elles, des prêtres catholiques de Niangara, la société civile locale, des rescapés de ce massacre ainsi que des députés provinciaux.

Leurs témoignages renseignent qu’en décembre 2009, la LRA avait attaqué Makombo ainsi que les localités voisines de Tapili et Mabanga, dans le territoire de Niangara, non loin des frontières ougandaises et soudanaises.

Le massacre a commencé un jour du marché dans le village de Makombo et s’est poursuivi dans tous les villages environnants durant trois à quatre jours, selon ces sources concordantes. D’autres villageois ont même été rattrapés par les assaillants au niveau de la rivière Bomokandi, ont-t-elles ajouté.

Un prêtre rapporte avoir vu plus de cent cinquante corps, hormis ceux qui gisaient dans la brousse.

Arrivé à Isiro, le prêtre avait même demandé à l’Etat et à la Croix-Rouge d’aller aider à l’enterrement des corps.

En ce moment là, les FARDC n’étaient pas encore déployées sur les lieux, a affirmé le prêtre.

La société civile locale se dit très émue d’entendre les officiels congolais minorer les chiffres et minimiser ainsi leur drame. Pour elle, l’Etat cherche à se dérober de sa responsabilité de protéger les personnes et leurs biens.