Mbandaka: visite des chefs militaires FARDC-MONUC


Arrivée des généraux Didier Etumba et Babacar Gaye à l'aéroport de Mbandaka mardi © Monuc

Une délégation conjointe FARDC – Monuc conduite par le chef d’état-major général des FARDC, le général Didier Etumba et le commandant de la force de la Monuc, le général Babacar Gaye est arrivée ce mardi 6 avril 2010 à Mbandaka peu avant 13 heures locales. Les deux hommes et leurs suites  ont pu constater les dégâts de l’attaque des rebelles Enyele le dimanche 4 avril dernier au niveau de l’aéroport, mais également la désolation du personnel onusien employé à cet aéroport.

C’était d’ailleurs le but de cette mission de haut niveau de la MONUC/FARDC : apporter un message de soutien de la hiérarchie de la mission des Nations unies à son personnel, mais également évaluer la situation sécuritaire avant de décider des dispositions à prendre « pour éviter de nouveau ce qui s’est passé », ainsi que l’a affirmé le Général Gaye lors de sa rencontre avec l’ensemble du personnel civil et militaire de la MONUC.

Deux avions ont acheminé mardi à Mbandaka des troupes de l’armée républicaine, des armes lourdes et du matériel militaire en provenance de Kinshasa.

Dans son message, le général Babacar Gaye a réconforté les casques bleus qui ont aidé les FARDC à reprendre le contrôle de l’aéroport ainsi que tout le personnel de la Monuc basé à Mbandaka.

Le commandant de la force de la Monuc a appelé les casques bleus à être solidaires:

Nous savons bien que les incidents comme ceux qui viennent de se passer… créent des traumatismes. Effectivement, avoir sa vie en danger est un grand traumatisme surtout lorsqu’on se trouve soit loin de sa province, loin de son pays c’est un grand traumatisme. C’est pour cela que nous sommes venus vous féliciter pour votre comportement et vous demander d’être solidaires entre vous parce que cette solidarité vous permettra de dépasser ce cap. Bien évidemment, nous allons tirer toutes les leçons de ces incidents en liaison avec nos partenaires des FARDC. Je peux vous dire que ces incidents ont été pris très au sérieux.

Le général Gaye a aussi ordonné à la police de la Monuc de créer une cellule d’écoute pour tout le personnel de la Monuc victime des traumatismes consécutifs à ces affrontements.

Lente reprise d’activités

Plus de quarante-huit après l’attaque des rebelles Enyele sur la Ville de Mbandaka, la vie reprend petit à petit son cours normal. Mais la peur et les traumatismes continuent de hanter les esprits des populations du chef-lieu de l’Equateur.

Certains sont sortis des endroits où ils s’étaient terrés depuis dimanche 4 avril dernier, date du début de cette violente attaque de la ville par un groupe de plusieurs dizaines de rebelles, et dont le bilan à ce jour n’est toujours pas établi.

Mais Mbandaka ressemblait toujours à une ville morte ce mardi 6 avril, avec des rues clairsemées, des magasins et boutiques restés fermés tout au long de la journée. Aucune école ni bureau n’a également ouvert ses portes, les gens attendent toujours de voir ce qui va se passer. Surtout, certains affirment « ne pas trop faire confiance à nos militaires qui tirent en l’air et pillent quand ils le peuvent », comme ce commerçant rencontré devant sa boutique au centre ville.

Des tirs sporadiques ont été entendus dans le quartier Basoko dans la mi-journée.

La piste de l’aéroport de Mbandaka est gardée par les militaires des FARDC et les casques bleus ghanéens de la Monuc. La piste offre une image un peu plus sûre, mais pas l’aérogare. Le terminal de la Monuc a été pillé. Des ordinateurs ont été cassés ou emportés. Des bureaux saccagés à la suite des bombardements à l’arme lourde.