20e anniversaire de la démocratisation: la police disperse une manifestation des partis politiques


Manifestation sur le boulevard du 30 juin à Kinshasa (archives)

Une centaine de policiers ont dispersé samedi, sur le boulevard Triomphal à Kinshasa, les partisans des  partis politiques ECIDé (Engagement pour la citoyenneté et le développement) et UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) ainsi que ceux de l’Union pour la nation (UN). Ces militants voulaient commémorer le 20e anniversaire du lancement officiel du multipartisme et de la démocratie en RDC par feu maréchal Mobutu.

Certains cadres et partisans de ces partis ont été interpellés. Parmi les cadres interpellés figuraient le député provincial de Kinshasa Martin Fayulu d’ECIDé  et Albert Moleka, cadre de l’UDPS.

Les partis organisateurs s’étonnent de l’annulation brusque de cette manifestation, alors que l’autorité urbaine était informée depuis le 13 avril.

Pour le secrétaire général de l’ ECIDé, cette façon d’agir de la police «traduit l’enlisement de la démocratie au nom duquel les nouvelles autorités du pays ont accédé au pouvoir ». Le professeur Kitoko Mulenda explique :

Je peux dire que la démocratie congolaise est en deuil aujourd’hui, parce que ce que nous venons de vivre est inacceptable. Nous demandons à la population de comprendre. Aujourd’hui, nous devons nous mobiliser pour que, plus jamais personne dans ce pays, nous fasse revivre la tragédie de la 2e République.

Le professeur Kitoko rappelle qu’à cette époque, des compatriotes ont été tués. D’autres ont été dépouillés de leurs biens. En fin de compte, la voix de la raison avait triomphé:

Le 24 avril 1990, le maréchal Mobutu, un homme tout puissant à travers le monde, a pleuré. Il a compris sa défaite. Et la démocratie a vécu. Ce n’est pas aujourd’hui le moment que le pouvoir, fruit de cette démocratie, se mette à dos pour endeuiller la démocratie. On ne pourra pas se fatiguer. Nous allons continuer la lutte jusqu’à la victoire finale de la démocratie.

Radiookapi.net n’a pu obtenir des explications de la part de la police nationale.