Liberté d’expression: JED dénonce les pressions du pouvoir sur la presse


Des journalistes kinois protestent contre les assassinats (Archives) ©Radio Okapi

Le monde entier célèbre ce lundi 3 mai la journée mondiale de laLiberté de la Presse. A cette occasion,  Journalistes en Danger (JED), une ONG de défense et de promotion de la liberté de presse, a publié lundi un document dans lequel elle dénonce le non respect du principe de la présomption d’innocence pour les journalistes.

Cette ONG dénonce aussi le danger que courent désormais les journalistes lors des reportages sur la place publique en RDC. Donat Mbaya, président de JED, donne quelques cas illustratifs:

« Il y a cinq journalistes qui sont en prison. Justel Elinga du «Journal » dont la publication a sorti un communiqué des FDLR. Six mois après, le journaliste est convoqué, entendu et envoyé en prison. Samedi 24 avril, Emmanuel Poso, journaliste à RTDV1 a été arrêté, battu, sa mâchoire a été même atteinte. »

Donat Mbaya donne l’exemple le plus scandaleux à ses yeux:

« Un journaliste de l’Agence Syfia qui convoyait des journaux a été entouré par des policiers en civil armés de kalachnikovs. »

Accès libre à l’information

Toujours à l’occasion du 3 mai, Chantal Kanyimbo, présidente de l’Union nationale de la Presse du Congo (UNPC), estime que le journaliste et la population ont le droit d’être informés et d’avoir accès à toute information.

Elle annonce qu’une réflexion est en cours au niveau de la profession et de la société civile en vue d’élaborer un avant-projet de loi qui facilite l’accès à l’information. Elle explique:

« Nous travaillons dans la profession et même avec les différents acteurs de la société civile. Nous estimons en plus qu’il est important d’avoir des lois qui réglementent l’exercice de la liberté de la presse. Il va falloir qu’on vote dans notre pays une loi qui facilite l’accès à l’information non seulement aux journalistes mais aussi à tout citoyen qui a besoin de savoir comment les affaires publiques sont gérées.»

Pour Chantal Kanyimbo, la gestion des affaires publiques se caractérise par une tendance à cacher un certain nombre de choses pour ne pas rendre de comptes. « Mais il appartient aux journalistes et à tous les citoyens d’amener les gouvernants et les pouvoirs publics à travailler dans la transparence », conclut-elle.