La VSV dénonce l’incarcération d’un homme d’affaires, le gouvernement parle d’usage de faux


Prisonniers à la prison de Makala à Kinshasa (Archives)

La Voix des sans voix, VSV, une ONG de défense des droits de l’homme affirme que Claude Kolokadi,  responsable des établissements Sholok est incarcéré à la prison de Makala à Kinshasa pour avoir réclamé 135 780 dollars de créance auprès du ministère de la Défense. De son côté, le porte-parole du gouvernement atteste qu’il s’agit d’une situation de faux et d’usage de faux de la part de l’homme d’affaires.

En effet, les établissements Sholok avaient fourni des produits alimentaires évalués à  135 780 dollars américains aux troupes de l’AFDL (Alliance des Forces démocratiques de libération du Congo) en 1997 à Kalemie au Katanga.

La VSV  voit dans ce dossier une affaire de détournement de fonds et demande la libération de Claude Kolokadi. Timothée Dikwiza, chargé des affaires judiciaires de la VSV, explique:

«Depuis ce temps-là, toutes les démarches qu’il effectue, en tout cas il n’arrive pas à récupérer tout son argent. Mais dans ses démarches, Claude Kolokadi tombe sur les documents dans lesquels sa dette est en train d’être apurée chaque mois en son nom, au ministère de la Défense et à la Direction de la logistique.»

Le chargé des affaires judiciaires de la VSV affirme avoir vu ces documents, signés par  plusieurs établissements et personnes auxquels la Direction de la logistique donne de l’argent.

Ainsi, la VSV demande au gouvernement de payer la dette de Claude Kolokadi et de le relâcher.

Un faussaire…

Pour Lambert Mende, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication et Médias, il s’agit d’une situation de faux et usage de faux de la part de Claude Kolokadi:

« En réalité, M. Kolokadi a effectivement entrepris des démarches tantôt à l’état-major général, tantôt au ministère de la Défense. Ensuite, si le ministère de la Défense accepte sur la foi de ses propres déclarations de payer une avance, les services du ministère s’aperçoivent que sa signature sur les reçus en son nom ne correspond pas à celle reprise sur toutes les correspondances qu’il a adressées au ministère.»

M. Kolokadi a porté plainte à l’auditorat général des FARDC. Le ministre Mende affirme pour sa part que  l’auditeur général des Forces armés a initié une enquête :

« C’est suite à une enquête de l’auditorat général qu’il est établi qu’on était en face d’un faussaire. Quelqu’un qui n’était pas la même personne qui réclamait le paiement et qui venait toucher ce paiement. Et à partir de là, l’auditeur général décide  (de) son incarcération »