Bas-Uele: la justice populaire refait surface


Une attitude des juges dans un procès militaire (Archives)

Le Bas Uélé, en Province Orientale, s’enfonce dans un cycle de violences, suite à l’absence d’une justice militaire opérationnelle. La société civile locale a fait ce constat vendredi dernier à Buta, à environ 324 kilomètres au nord de Kisangani, après que des militaires présumés assassins aient été victimes de la justice populaire.

L’auditeur militaire de garnison demande à sa hiérarchie de  régler au plus vite ce problème de manque de juges militaires au Bas-Uele.

Quatre cas de justice populaire ont été enregistrés de janvier à mai sur les hommes en uniforme. Une situation qui risque de durer si l’autorité ne l’arrête pas. Froribert Kateka, président de la société civile locale, s’exprime à ce sujet :

«Au niveau de Pitshole, un militaire a tiré à bout portant sur un politique. Pour venger le leur, les politiques ont égorgé le militaire. A Lituka, un policier avait tiré sur u jeune homme. La population s’est vengée en tuant le policier. Au niveau de Boha, un policier avait tué un garçon, et la population s’est vengée aussi en tuant ce policier »

Cette situation préoccupe l’auditorat militaire de Buta. Selon l’auditorat, le tribunal militaire ne fonctionne plus depuis 10 ans au Bas Uele. Richard Mavula Kuedi, auditeur militaire de Buta, explique :

« Il s’est passé plus de 9 ans qu’on a jamais vu fonctionner le tribunal militaire. Alors, c’est ce qui donne accès à l’impunité qui a atteint un niveau intolérable dans les rangs des hommes en uniforme. Et actuellement nous comptons plus de dix dossiers en souffrance. »

Pour le moment, la loi de la jungle prime et «oeil pour œil, dent pour dent », refait surface, déclare l’auditeur de la garnison.