Kinshasa: les préparatifs de la rentrée scolaire dans l’incertitude


Un bâtiment scolaire de Kabalo, à 350 kilomètres sur la voie ferrée à l'ouest de Kalemie, au Katanga (photo Mybe).

Les autorités de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) ont fixé la rentrée de l’année scolaire  2010-2011 au lundi 6 septembre. Outre la campagne d’inscription gratuite des élèves aux écoles, elles ont annoncé la suppression des frais de minervals les trois premières années du primaire. De leur côté, les syndicats des enseignants du secteur public et conventionné catholique ont conditionné la reprise à l’harmonisation des salaires. A deux jours de la reprise des cours, Radio Okapi fait le point à travers quelques provinces du pays.

Outre la paie ou l’harmonisation effective des salaires du corps enseignant, le problème d’infrastructures se pose encore, à deux jours de la rentrée des classes.

Menace de boycott

Les membres du Syndicat des enseignants du Congo (Syeco) et du Syndicat national des enseignants catholiques (Synecat) de la Province Orientale ont refusé de reprendre le chemin de l’école lundi.  

Ils l’ont annoncé à l’issue de leurs assemblées respectives, tenues  le mercredi  et le vendredi à Kisangani.  

D’un coté, le Syeco exige le paiement du salaire du mois d’août 2010 et de l’autre, le Synecat déclare attendre l’uniformisation des salaires comme promis par le gouvernement central. 

A l’Equateur, les enseignants de l’Equateur ont posé aussi des préalables: salaires de juillet et août et mécanisation de tous les enseignants non rémunérés  par l’Etat depuis plusieurs années.

De leur côté, les parents d’élèves impayés ne manifestent pas d’engouement pour cette rentrée.

Les autorités scolaires locales, de leur côté, ont lancé un appel aux enseignants pour une rentrée scolaire apaisée. 

Salaire salutaire

La division provinciale de l’EPSP au Kasaï oriental a annoncé la paie du mois d’août 2010 de tous les enseignants des écoles publiques, après celle de juillet survenue il y a une semaine.

Cela satisfait l’intersyndicale qui avait exigé cette paie avant la rentrée scolaire.

A cet effet, la division de l’EPSP a retenu la date du 04 septembre pour les travaux de toilettage, avec le concours  des élèves et leurs parents.

L’assainissement en marche 

La même ambiance a été constaté dans certaines écoles de Kinshasa: désherbage, nettoyage à fond de salles de classes… pour respecter le mot d’ordre du ministre de l’EPSP consistant a assainir les milieux scolaires avant la rentrée.

Ces travaux se son effectués sur fond des réunions de mise au point sur les activités de la semaine prochaine. 

Certains élèves volontiers, comme ceux du complexe scolaire Les Gazelles, ont apporté leur secours pour ce grand nettoyage. Certains d’entre eux se dits fatigués de vacances.  

Mais, aucune école n’a renouvelé la peinture de ses salles de classe, par manque de moyens financiers. 

L’école muée en toilette publique

A Lubumbashi, la ministre provinciale de l’Education au Katanga, qui a effectué, depuis jeudi à Lubumbashi, une tournée pour se rendre compte de ces préparatifs, a été déçue.

Plusieurs écoles visitées sont dans un état  d’insalubrité totale: murs non rafraîchis, salles non nettoyées, cours  transformée en dépotoir ou en toilettes publiques…

La ministre a  menacé de fermer ces écoles si  les travaux d’aménagement ne démarraient pas dans un bref délai.

Des élèves sous un arbre 

La synergie des syndicats des enseignants du Bas-Congo devrait se réunir, samedi 4 septembre à Matadi, pour se prononcer sur la rentrée scolaire.

Mais cette rentrée reste hypothétique pour les élèves de l’école primaire Kinkewa du secteur de Boko, territoire de Mbanza Ngungu, à plus de 200 Kilomètres à l’est de Matadi.

D’après les responsables de cette école, depuis que le bâtiment abritant les salles de classes a été détruit suite à une pluie torrentielle, les élèves étudient en plein air, soit sous un arbre.

La réhabilitation se fait attendre. Parents d’élèves ainsi que responsables de cette école lancent un SOS aux autorités tant nationales que provinciales pour une intervention urgente.