Rentrée scolaire problématique à Beni et à Uvira: des déplacés occupent encore des salles de classe


Elèves sous un manguier©Radio Okapi (Archives)

La ministre provinciale en charge de l’Education du Nord Kivu a confirmé samedi à Goma la rentrée de classe pour ce lundi 6 septembre. Cependant, pour le docteur Félicien Molima Kaba, chef de bureau de l’Unicef/Nord Kivu, l’attention des autorités du pays devrait être attirée sur  la situation particulière du territoire de Beni où, selon lui, les déplacés occupent encore la quasi-totalité des salles de classe. La situation est la même dans les hauts plateaux d’Uvira au Sud Kivu.

Le ministre Benoît Kambere des Affaires sociales et Action humanitaire  revient de Beni justement, où il a lancé ce week-end, une opération visant à encourager les déplacés des villages déjà sécurisés de rentrer  chez eux. Ce retour permettrait aux élèves de Beni de reprendre les cours. Mais la situation sur place reste très complexe, rapporte Radio Okapi

Le problème se pose surtout dans les localités de Oïcha, Mbau et Mavivi, près de Beni-ville où les déplacés de l’opération Ruwenzori contre les rebelles ougandais ADF-Nalu étaient le plus concentrés.

Devant l’impossibilité de se construire un camp et de libérer les salles de classe occupées à l’occasion de la rentrée,  les  déplacés dont les villages étaient déjà sécurisés ont été appelés à rentrer chez eux. Et selon le ministre Benoît Kambere, l’opération a permis de libérer plusieurs écoles :

« Je sais que certaines écoles étaient déjà reprises par leurs responsables. Ils faisaient déjà le nettoyage et autres [préparatifs pour la rentrée]…Donc, lundi on pourra faire une évaluation. Sinon, tout se passe très bien jusque-là. Et même pour les retournés : là où ils sont, ils sont en sécurité […] »

Du côté société civile de Beni, la rentrée scolaire 2010 à Beni pose encore problème, malgré le succès relatif de l’action du gouvernement, Omar Kavotha, membre de la société civile, déclare :

« Bien que certaines écoles aient été libérées par les déplacés, la plupart [des écoles] sont encore occupées […]. Même si les écoles étaient libérées toutes aujourd’hui, elles ne sont pas en état de recevoir les élèves, faute de mobiliers qui ont servi de bois de chauffe pour certains déplacés qui les ont occupés […] »

Pour rappel, plus de quatre-vingts mille déplacés étaient enregistrés en juin dernier dans le territoire de Beni. La plupart ont logé dans des écoles, alors vides à cause des vacances.

En ce moment où les opérations contre les Nalu sont suspendues, on ignore encore combien sont rentrés, combien restent encore sur place au seuil de cette année scolaire 2010-2011.

Même situation  dans les hauts plateaux d’Uvira-Itombwe

Là-bas, les enseignants et les chefs d’établissements se plaignent de la destruction des infrastructures devant accueillir les enfants à cette rentrée scolaire.

En effet, selon eux,  plusieurs écoles ont perdu leur viabilité depuis le mois de mai dernier. Ces écoles ont abrité des nombreuses familles de déplacés ayant fui les attaques des combattants rwandais FDLR avec leurs bétails.