Au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Monusco, mercredi 13 octobre à Kinshasa, le panel des Nations unies pour l’audition des victimes de violences sexuelles en RDC a confirmé l’augmentation de cas de ces violences dans l’Est du pays. A Bukavu par exemple, dix à quatorze cas sont enregistrés par jour à l’hôpital de Panzi, selon le panel, qui parle carrément de «terrorisme sexuel.» A l’issue de sa mission en RDC, le panel a appelé à la réparation en faveur des victimes.
Dans son rapport, ce panel des Nations unies pour l’audition des victimes des violences sexuelles a recommandé d’indemniser les victimes des violences sexuelles et de poursuivre les auteurs.
Il a également recommandé de restaurer la paix et la sécurité dans toutes les régions du pays.
Ce rapport devrait être présenté notamment au gouvernement congolais, a affirmé la haut-commissaire adjointe aux droits de l’homme, Kyang-Wha Kang, qui a dirigé cette équipe. Elle a ajouté:
«Ce rapport vient en appui aux efforts de promotion de la justice pour la réparation des victimes des violences sexuelles.»
Le panel a également noté qu’il est impérieux de combattre ce fléau en amont.
Cette situation, d’après la même source, est consécutive à la persistance de l’insécurité, qui, dans la plupart de cas, tire son origine dans des guerres économiques.
C’est ce qu’a déclaré Christine Schuler, qui a représenté l’hôpital de Panzi à cette conférence de presse:
«Aujourd’hui, il y a de plus en plus de viols domestiques aussi. Et ça prend des proportions épidémiques. Et puis, pour parler des cause de la guerre, vous savez que cette guerre qu’on nous a imposée depuis 1998 est une guerre économique.»
Un autre moment fort de cette conférence a été constitué du témoignage de Kizende Onorata, une des victimes de violences sexuelles.
Agée de 58 ans et mère de sept enfants, elle a affirmé avoir connu des mois malheureux, à la merci des groupes armés.
Pour elle, le défi est lancé. Et la seule façon de le relever, c’est l’implication de tous.