Kinshasa: les médecins radicalisent leur grève


"La radicalisation a commencé depuis hier (mercredi) dans les hôpitaux", ici vue d'un pavillon d'ex-Mama Yemo (archive).

Le dialogue entre le gouvernement et le Synamed autour des revendications des médecins n’a pas débouché sur un compromis entre les deux parties. Conséquence, le mouvement de grève lancé depuis quelques jours se radicalise chez les disciples d’Hippocrate congolais jusqu’à ce que l’exécutif national répondra favorablement à leurs desiderata.

Le Synamed, Syndicat national des médecins, a pris la décision de poursuivre la grève après sa réunion avec une délégation gouvernementale représentée par le ministre de la Santé et le vice-ministre du Budget.

Au cours de cette rencontre tenue mercredi, le gouvernement a évoqué des contraintes budgétaires pour justifier l’impossibilité à pouvoir réserver une suite favorable au cahier de charges des médecins exerçant dans les structures sanitaires publiques.

Au nombre de leurs revendications, ces derniers attendent une rémunération accordée à ce jour aux professeurs d’université.

Ce que le gouvernement n’est pas en mesure de réaliser au regard des contraintes budgétaires même pour l’exercice 2011.

Le Dr. Mankoy Badjoky l’a expliqué à Radio Okapi:

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Ainsi, le Synamed recommande aux malades de se rendre dans les structures privées pour se faire soigner.

Des revendications qui datent

Le Synamed exige que le gouvernement réalise les promesses données aux médecins en septembre 2009. Ces derniers revendiquent  la reconnaissance et l’amélioration de leur statut spécifique  à l’instar de celui des magistrats qui ont trouvé gain de cause.

Les médecins affiliés à ce syndicat revendiquent aussi l’amélioration de leurs salaires,  l’octroi des matricules aux nouvelles unités et l’octroi des grades à certains médecins.

Trois mouvements de grève ont été amorcés par le Synamed en l’espace de deux ans depuis l’avènement du gouvernement Muzito.

Selon le Secrétaire du Synamed, le gouvernement évoque des contraintes budgétaires.

Déjà en janvier 2008,  une menace d’arrêt de travail a été lancée.  Cette grève annoncée radicale au départ,  avait suscité des inquiétudes.

L’Etat congolais avait promis en réponse de s’engager à résoudre les problèmes posés par les syndicats du secteur de la santé.

« Toutes ces revendications des syndicats du secteur de la santé restent toujours foulées aux pieds par le gouvernement », a estimé le Synamed.