Kinshasa: violences sexuelles, le fléau s’empare de la capitale


Dans la seule commune de Selembao, plus 14 cas de viols ont été dénombrés au mois d'octobre 2010. Ici, une femme victime (archive).

Plus de 100 cas de viols contre les femmes enregistrés en l’espace de deux mois dans la ville de Kinshasa. C’est un rapport de la Synergie Congo, une ONG politico-culturelle, qui le révèle. Les coins les plus touchés par ce fléau sont, notamment, les municipalités de Masina et de Selembao. Les victimes de ces viols accusent les hommes en uniforme et les délinquants communément appelés «Kuluna».

Dans la plupart des cas, les viols s’accompagnent du vol et d’assassinat.

La situation s’observe particulièrement depuis les deux derniers mois.

Ce que Christopher Mutamba, président de la Synergie Congo, qualifie d’inacceptable.

Dans la seule commune de Selembao, affirme la source, on a dénombré plus de 14 cas de violences sexuelles au cours du mois d’octobre.

Le coordonnateur du comité d’initiative locale, une structure créée justement pour lutter contre l’insécurité dans cette partie de la capitale l’a affirmé:

«Une bonne quinzaine de cas de viols [ont été enregistrés]. Je peux vous citer un cas, une femme et ses deux enfants ont été violées. Les victimes ont dit que leurs bourreaux étaient des hommes en uniforme et armés.»

L’ONG Synergie Congo se dit consternée.

Son président invite les autorités compétentes à prendre leurs responsabilités.

«Rien que pour septembre et octobre, nous sommes à plus d’une centaine des cas de viols. Il est temps de nous demander s’il y a une autorité dans cette ville. Au niveau de l’autorité politique, il n’y a personne qui peut dénoncer», s’est plaint Christopher Mutamba.

Pourtant, au ministère de l’Intérieur, on affirme avoir lancé depuis vendredi dernier une opération policière pour traquer ls auteurs de ces actes ignobles.

Et pour cela, le ministère en appelle à l’esprit coopératif de la population par la dénonciation de tous les criminels.