Kabongo: le paludisme sévit sur fond de pénurie des médicaments

Des cas de paludisme et d’anémie accompagnée des fortes fièvres sont enregistrés dans le territoire de Kabongo depuis près de trois mois, alors que l’hôpital général de référence connaît une pénurie en médicaments de spécialité. A cela, s’ajoute le manque de poches de sang, qui devraient être récupérées à Kamina, à 150 Kilomètres de Kabongo – Centre.

 

Cette carence en médicaments est du notamment au fait que plus de 5 tonnes de médicaments, commandés par les pharmacies privées qui approvisionnent l’hôpital, traînent dans l’entrepôt de la Société nationale des chemins de fer (SNCC) à Lubumlbashi. 

Les tenanciers de ces pharmacies craignent pour la péremption de ces produits. 

Le président des pharmaciens privés de Kabongo a déclaré: 

«Il y a le train une fois par mois et on nous fait toujours des promesses qu’après ce train, vous aurons nos produits. Bon ! On sait très bien que ces produits sont des histoires qui ont des dates d’expirations. On ne sait pas ce que nous pouvons faire avec le comportement de la SNCC.» 

De leur côté, les autorités territoriales et sanitaires de Kabongo ont confirmé que l’épidémie s’est déclarée depuis le  mois d’octobre. 

Toutefois, le médecin chef de zone de Kabongo, Jean Arthur Kumba, a indiqué  que la dizaine de cas de morts enregistrés est, pour la plupart, constituée des malades amenés à l’hôpital soit dans un état critique soit encore déjà décèdes à domicile. 

Il a accusé ainsi la communauté locale de négligence. 

Pour le docteur Jean Arthur Kumba, bien qu’en difficulté, l’hôpital général de référence de Kabongo possède quelques médicaments, juste des molécules essentielles: 

«Je me suis engagé (…) pour déjà prendre une quantité (de produits pharmaceutiques) afin d’approvisionner l’hôpital, mais seulement nous avons des médicaments essentiels et génériques. Les médicaments de spécialité, ça, nous n’avons pas. Souvent, nous faisons des ordonnances médicales…»  

Il a aussi  affirmé que depuis le désengagement de l’ONG Axxes en septembre 2009, cet hôpital appuyé en partie par l’église méthodiste recourt aux pharmacies privées du territoire. 

Les responsables de la SNCC n’ont pas été joignables.