Chebeya: le procès s’ouvre ce vendredi à Kinshasa


Les obsèques de Floribert Chebeya, samedi 26 juin, à Kinshasa

La première audience dans l’affaire du meurtre de Floribert Chebeya, directeur exécutif  de l’ONG la Voix des sans voix, et la disparition de son chauffeur Fidèle Bazana, va se tenir ce vendredi 12 novembre à la Cour militaire de la Gombe à Kinshasa. Trente avocats, en plus de trois parties civiles, devraient être confrontés à l’auditorat militaire.   

Le procès de l’affaire Chebeya, tant réclamé par les défenseurs des droits de l’homme, s’annonce houleux.

Les enjeux consistent, avant tout, à la découverte de la vérité sur la mort de Floribert Chebeya et la disparition non encore élucidée de son chauffeur, Fidèle Bazana, tous deux défenseurs émérites des droits de l’homme.

Il s’agira essentiellement de connaître ceux qui ont tué Chebeya et le cas échéant de remonter la filière jusqu’aux commanditaires.

L’auditeur général des Forces armées de la RDC a retenu les infractions d’assassinat et d’association de malfaiteurs.

Pour certains activistes des droits humains, il faut ajouter à ces deux infractions l’enlèvement et le crime de terrorisme.

Les faits remontent au 1er et 2 juin 2010. Selon la Voix des sans voix, Chebeya avait été invité à l’inspection générale de la police le 1er juin.

Il s’y est rendu à l’heure prévue avec son chauffeur, sans jamais rencontrer le l’inspecteur général de la police, le Général John Numbi.

Le corps de Chebeya a été retrouvé par la police sans vie dans sa voiture, le lendemain de ce rendez-vous manqué, sur la route de Matadi vers Mitendi.

Le procureur général de la République avait déjà attesté la thèse de meurtre.

Le Général Numbi

La VSV a réitéré, jeudi, l’appel à l’inculpation du Général John Numbi qu’elle considère comme le principal suspect dans cette affaire.

Le directeur exécutif adjoint de l’ONG a rappelé le souhait de son organisation de voir l’affaire juger à la Haute cour militaire et non pas à cour militaire comme prévu ce vendredi.

Rostin Manketa a déclaré :

« Ce procès  droit être transféré à la Haute cour militaire ou l’auditorat général militaire où le général John Numbi pourra être jugé. De nombreuses ONG avaient demandé au président de la République en septembre dernier la nomination de deux magistrats militaires au rang de Lieutenants Généraux ou le commissionnement de deux hauts magistrats militaires de la haute cour militaire des FARDC pour que justice soit rendue. »