Masisi: les militaires imposent des travaux forcés aux populations


Des hommes ont déserté certains villages du territoire de Masisi à cause des exactions attribuées aux militaires FARDC.

Les habitants des villages Kingi, Kabati et Chugi, notamment, en territoire de Masisi, au NordKivu, se disent victimes d’exactions diverses dont les travaux forcés, de la part des militaires FARDC. Certains d’entre eux ont commencé même à vider leurs milieux.

Selon certaines sources locales, à Kingi et Kabati, plus de 40 kilomètres à l’ouest de Goma,  des militaires FARDC obligeraient des chefs locaux à leur fournir de la main d’œuvre gratuite pour toutes sortes des travaux.

Chacun de ces chefs, précisent les sources, est tenu d’offrir un nombre déterminé de ses hommes.

Faute de quoi, une amende de 20 dollars US est exigée par unité manquante.

Dans le pire des cas, le chef défaillant ou réfractaire est passé à tabac et emprisonné.

Ces informations sont corroborées par quelques chefs locaux à Masisi.

Ceux-ci affirment avoir tenté en vain de contacter les officiers FARDC pour mettre fin au martyre qu’endurent les populations de cs villages.

Un notable de la place joint au téléphone par Radio Okapi explique:

«Nous avons même reçu le rapport du chef de localité de la place: ils leur font transporter des effets pour amener vers la partie du parc occupée vers Kisingati. Alors, ça crée un problème ! Ceux qui ne vont pas là-bas, on les arrête, on les malmène, on leur fait payer des amendes. Dernièrement, chacun a payé 20 dollars, même le notable du village de Makombo. Cette situation va faire bientôt plus d’un mois que cette population vit comme ça.»

Dans la localité de Rutingita, village de Nyamugeyo Chugi, dans le groupement de Kibabi, sur la route de Masisi-centre, les hommes ont carrément déserté leurs villages.

Sept d’entre-eux ont trouvé refuge la semaine dernière à Goma. Ils affirment avoir subi des sévices corporels pour n’avoir pas été en mesure de transporter les effets militaires à cause du sur-poids.

D’autres civils, tous âges compris, sont utilisés dans la coupe du bois et la construction des  cases pour leurs bourreaux.

Le coordonnateur des opérations Amani leo dans les deux Kivu dit n’avoir aucune information à ce sujet.

Il promet toutefois de vérifier les faits.