L’opposition accentue la pression contre la révision constitutionnelle

Des ténors de l'opposition congolaise. De gauche à droite: François Mwamba du MLC, Arthur Z'ahidi Ngoma des Forces du futur, Jean-Claude Vuemba du MPCR et Christian Badibangi de l'opposition extraparlementaire.Des ténors de l’opposition congolaise. De gauche à droite: François Mwamba du MLC, Arthur Z’ahidi Ngoma des Forces du futur, Jean-Claude Vuemba du MPCR et Christian Badibangi de l’opposition extraparlementaire.

Des ténors de l'opposition congolaise. De gauche à droite: François Mwamba du MLC, Arthur Z'ahidi Ngoma des Forces du futur, Jean-Claude Vuemba du MPCR et Christian Badibangi de l'opposition extraparlementaire.

Les opposants congolais ne veulent pas de la révision constitutionnelle et multiplient des déclarations à ce sujet. Dimanche 9 janvier, ils se sont retrouvés nombreux au Grand hôtel Kinshasa pour exprimer leur refus de l’initiative qui vise notamment la réduction des tours du scrutin présidentiel de deux à un.

«On est neuf mois des élections, que le chef de l’Etat respecte la Constitution telle que nous l’avons adoptée par référendum populaire. Il n’est pas question aujourd’hui de procéder à la  révision du mode du scrutin de deux tours à un», a déclaré Roger Lumbala, le président de l’ordre des démocrates républicains (ODR), un groupe parlementaire de l’opposition.

Les opposants n’ont pas pu accéder à la salle réservée pour faire cette déclaration. Le gouverneur de la ville de Kinshasa avait pourtant autorisé cette rencontre, ont affirmé certains d’entre eux.

Ils se sont contentés de faire des déclarations à la presse pour exprimer leur désapprobation.

C’est la deuxième fois en une semaine que l’opposition peine à organiser cette réunion.

Budget

L’idée d’un scrutin présidentiel uninominal à un tour serait motivée par des contraintes budgétaires de l’Etat congolais. C’est ce qu’avancent certains députés de la majorité. Un argument qui ne convainc pas l’opposant Steve Mbikayi du Parti travailliste.

Il propose de réaffecter les fonds initialement destinés à payer la dette de la RDC à l’organisation des élections. Près de 600 000 millions de dollars pourraient donc être mis de côté, soutient-il.

Le secrétaire exécutif adjoint de la majorité présidentielle estime que cette proposition n’est pas mauvaise. Louis Koyagialo pense qu’en définitive le débat doit être porté au parlement qui décidera en dernier lieu.

Débat de fond

Au-delà des positions diamétralement opposées entre la majorité et l’opposition, le politologue Ngoma Binda pense qu’il faut plutôt engager un débat de fond sur le système électoral adaptable aux réalités congolaises.

Il propose le scrutin universel indirect. Le professeur Ngoma Binda a déclaré :

« Le président doit être élu par les parlementaires. Et si on craint la corruption, qu’on élargisse l’assiette du corps électoral jusqu’aux députés provinciaux, et pourquoi pas jusqu’aux conseillers de territoire. Ce ne serait pas possible de corrompre tout le monde. Le président qui sortirait de l’élection au niveau du Parlement serait bel et bien légitime. C’est ce qui se fait en Afrique du Sud, en Allemagne, aux Etats-Unis.»

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