Kisangani: une ONG norvégienne aurait sous-payé les dommages-intérêts pour la libération des assassins d’un chauffeur congolais

L’affaire de deux Norvégiens condamnés par la cour militaire de la Province Orientale à une peine d’emprisonnement à perpétuité refait surface. Le deux touristes, MM. Joshua French et Tjostolv Moland, avaient été reconnus coupables du meurtre d’Abedi Kasongo, chauffeur de taxi de l’Ituri (Nord-est de la RDC) en 2009. Les avocats de la partie civile accusent l’ONG norvégienne Dina Foundation d’user des manœuvres pour obtenir la libération de deux condamnés.

Me François Alauwa Lobela, avocat de la partie civile affirme que des représentants de Dina Foundation ont remis 125 000 USD à la veuve Kasongo et ses orphelins pour tenter ensuite d’obtenir la libération de deux Norvégiens condamnés à une peine de mort commuée en une peine d’emprisonnement à perpétuité pour le meurtre d’Abedi Kasongo.

Ils étaient également condamnés à payer 4 millions 100 mille USD  au titre de dommages et intérêts à la partie civile constituée de la République Démocratique du Congo, de la famille et des proches du défunt.

«Le Congo doit réagir parce qu’en fait c’est se moquer de la justice congolaise,» a déclaré Me François Alauwa Lobela pour dénoncer la démarche de Dina Foundation.

Des sources de la cour militaire de la Province Orientale affirment que l’arrêt rendu le 10 juin 2010 est d’application jusqu’à ce jour, et les deux Norvégiens purgent leur peine à la prison centrale de Kisangani.

Abedi Kasongo avait été assassiné par ses bourreaux alors qu’il conduisait une jeep sur la route Kisangani-Ituri, en mai 2 009.

Un premier jugement rendu le 8 septembre de la même année dans cette affaire condamnait à mort les deux Norvégiens.

Ces derniers devaient en plus payer plus de 500 millions de dollars américains aux parties civiles.

A l’issue du procès en appel, les dommages et intérêts ont été revus à la baisse mais le verdict de la Cour militaire a confirmé la peine de mort qui a été commuée en prison à perpétuité.