Les ONG du Katanga dénoncent de fausses accusations de viols

Une femme victime de viol.Une femme victime de viol.

Une femme victime de viol.

L’accusation des violences sexuelles serait devenue une nouvelle forme d’escroquerie au Katanga. Certaines familles en quête d’argent accusent faussement des hommes d’avoir violé leurs jeunes filles, sans en donner la preuve. La synergie de lutte contre les violences faites aux femmes et les autorités judiciaires déplorent également ces pratiques qui prennent de l’ampleur dans cette province.

Les victimes de cette nouvelle forme d’escroquerie sont surtout des personnes nanties. Les jeunes garçons ne sont pas épargnés, selon le témoignage de l’un d’entre eux:

«Chaque fois que je venais percevoir les frais de loyer auprès d’une de nos locataires, elle blaguait avec moi, me proposant d’épouser sa fille. Un jour, elle m’a accusé d’avoir flirté avec sa fille. J’ai passé trois mois en prison. Sa famille réclamait 3 000 USD ou, à défaut, la confiscation de notre parcelle.»

Me Phalone Mbaka de la synergie de lutte contre les violences sexuelles reconnaît avoir enregistré de nombreux cas similaires d’escroquerie. Pour elle, tous les faux plaignants demandent l’arrangement à l’amiable:

«C’est la pauvreté qui pousse les gens à faire tout cela. Parce que la question de violences sexuelles est à la une des media. Si on dit que tel a violé ma fille, il aura peur d’encourir une peine de prison.»

Les instances judicaires reconnaissent que cette pratique prend de l’ampleur. Mais, le procureur Esabe Kambulete affirme que la justice ne se laisse pas prendre dans ces pièges:

«Il y a déjà eu des cas où on accuse faussement des gens de viol, alors que les faits ne sont pas avérés. Mais, on examine chaque cas en toute sérénité.»

Pour nombreux observateurs, les vulgarisateurs de la loi contre les violences sexuelles devraient doubler d’efforts, au risque de créer un fléau en voulant combattre un autre.