Kinshasa: les Congolais rapatriés de la Libye se disent menacés de quitter leurs hôtels

Les Congolais rapatriés de la Lybie demandent au gouvernement de continuer à les prendre en charge. Ils disent ne pas comprendre qu’au quatrième jour, ce jeudi 10 mars, de leur prise en charge par le gouvernement, qu’ils soient menacés dans le sens de les pousser à quitter les hôtels où ils sont logés. Pourtant, le même gouvernement leur avait promis, d’après eux, une prise en charge de dix jours.

La plupart de ces rapatriés disent ne pas avoir des familles à Kinshasa, comme l’explique l’un d’eux, Shitu Farid:

«Nous avons perdu en une journée tout ce que nous avons pu gagner en 5 ou 10 ans [en Libye]. Je suis dépaysé dans mon pays. Depuis que je suis ici, logé par le gouvernement,  je corresponds par téléphone avec ma famille qui a envie de me voir. Moi, je ne suis pas d’ici. Je viens du Bandundu, je suis de Inongo. Je n’ai rien, rien, rien du tout même l’argent pour m’acheter de l’eau, il faut que le gouvernement me le donne.»

Il a toutefois traduit sa reconnaissance aux autorités congolaises pour l’avoir sorti de la Libye jusqu’à Kinshasa. Mais, il leur demande de l’aider à aller retrouver sa famille à Inongo dans le district du Maïndombe au Bandundu.

Du côté du gouvernement provincial de Kinshasa, on répond qu’il ne s’agit pas du tout des menaces pour qu’ils quittent les hôtels. Le ministre provincial de la Santé et Actions sociales,  Vital Kabwiku, dit avoir demandé à ceux qui ont de la famille à Kinshasa de les rejoindre afin de laisser  la place à d’autres Congolais qui devaient arriver de la Libye mardi 8 mars.

Pour ceux qui souhaitent rejoindre leurs familles en province, Vital Kabwiku précise:

«Un compromis a été trouvé entre les [retournés] et nous même. Nous avions [convenu] que l’exécutif provincial devrait prendre en charge le billet de retour de chaque Congolais qui devrait se rendre en province.»

Le premier groupe des Congolais rapatriés de Tripoli en Libye est arrivé, dimanche 7 mars, tard dans la nuit à Kinshasa. Selon les autorités publiques qui les ont accueillis, ils étaient au total 104. Mais, les concernés eux-mêmes disent qu’ils sont au nombre de 86 personnes, femmes, hommes et enfants qui ont débarqué à l’aeroport de N’djili par un avion de Hewa Bora affrété par le gouvernement.