L’assassinat de Chebeya est un crime d’Etat, selon la partie civile

Les avocats de la partie civile ont débuté leurs plaidoiries, jeudi 31 mars, à la prison centrale de Makala. Elles ont principalement tourné autour de la recherche des mobiles de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, de l’analyse des infractions et des preuves.

« Qui a tué Chebeya et Bazana ? Pourquoi les a-t-on tués ? », s’est interrogé Me Joseph Mukendi, de la partie civile.

Prenant aussi la parole, Me Mwila Kayembe, du même collectif a affirmé qu’il n’était pas facile pour la Cour de traiter un dossier dans lequel un général de la République est mis en cause. En l’occurrence, le général John Numbi, a-t-il précisé.

Pour lui, le mobile du crime est clair. Il a affirmé :

«Tous les mobiles du crime se résument en un seul: faire taire les défenseurs des droits de l’homme parce qu’ils dénoncent les violations des droits de l’homme. Ce sont des témoins gênants pour le régime. Il s’agit d’un crime d’Etat.»

Pour prouver l’assassinat de Chebeya et Bazana, un autre plaideur s’est appuyé sur les rapports des médecins légistes, de la police scientifique et sur les relevés téléphoniques des présumés assassins.

D’après lui, le rapport médical admet l’hypothèse d’un étranglement et suggère une enquête policière pour l’attester.

Pourtant, a-t-il expliqué, l’expertise de la police scientifique a eu lieu avant celle des médecins et elle atteste la présence des traces de violences sur le corps de Chebeya.

“L’infraction d’assassinat est établie et la Cour n’a pas à chercher des preuves suppléantes,” a-t-il conclu.

La défense, de son côté, rejette tous les arguments développés par les parties civiles. Le conseil des prévenus estime que personne n’est encore en mesure d’apporter des véritables preuves.

Les plaidoiries devraient se poursuivre la semaine prochaine.

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