Sakania: l’hôpital général débordé de malades à cause des soins gratuits

Les consultations à l’hôpital général de référence de Sakania, à 250 kilomètres au sud de Lubumbashi, au Katanga, sont passées de 1 000 par mois à 1 000 par semaine. C’est la conséquence de la gratuité des soins annoncée une semaine auparavant par le gouverneur de province, Moïse Katumbi Chapwe. A cette allure, prévient le médecin directeur de cet hôpital, on ne tiendra pas le coup.

Pour assurer la gratuité des soins à l’hôpital général de référence de Sakania, le chef de l’exécutif du Katanga qui était en mission dans ce territoire, a laissé une enveloppe de 30 000 USD pour la prise en charge des malades.

Ce qui explique l’affluence observée depuis dans cette institution sanitaire.

Avant, 1000 malades en moyenne, par mois, allaient se faire consulter dans cet hôpital.

Une semaine après le passage du gouverneur Katumbi, ce chiffre a déjà été atteint.

Pour le médecin directeur, l’engouement observé  risque de dépouiller l’hôpital de tous les produits pharmaceutiques d’ici quelques jours.

Pire, pour leur survie, certains malades revendent les médicaments  reçus de l’hôpital, auprès des pharmacies privées.

Le Dr. Jules Manda, explique les raisons de son inquiétude:

«Comme cette somme a été donnée pour une durée indéterminée, nous sommes en train de nous rendre compte que nous ne saurons même pas arriver à la fin du mois avec ce montant là. Nous craignons, parce que nous connaissons bien la population, elle ne va se rendre compte de cela, elle dira que nous avons volé l’argent.»

Que faire, alors ?

Le médecin directeur de l’hôpital général de référence de Sakania dit avoir discuté avec l’administrateur de territoire et le chef de cité pour qu’une vaste campagne de sensibilisation soit menée en direction de la population.

« Le gouverneur a posé un bon geste en donnant cet argent, c’est quelque chose que nous avons apprécié. Mais cette population doit comprendre que ce n’est pas en venant prendre des médicaments pour les revendre qu’elle sera heureuse», a laissé entendre le Dr Jules Manda.