Insécurité: la population de Rutshuru s’en prend aux casques bleus et aux militaires des FARDC

Un calme précaire règne, depuis ce lundi 30 mai matin à Kiwanja ainsi qu’au chef-lieu du territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, après  une vive tension enregistrée la journée de dimanche. La population locale s’en était prise aux militaires des FARDC et aux Casques bleus de la Monusco, qui, selon elle, n’assurent pas convenablement sa sécurité. 

La tension de dimanche faisait suite à l’assassinat d’au moins deux personnes lors d’une attaque des FDLR la nuit précédente. 

Face à ce regain d’insécurité dans la région, la population mécontente a érigé, dimanche, des barricades tout autour de la base des Casques bleus de la Monusco à Kiwanja, avant d’y être délogée par les FARDC.

Les autorités ont fait état d’une certaine complicité ou collaboration entre une catégorie de population locale et les rebelles rwandais des FDLR.  

La société civile de Rutshuru, quant à elle, a expliqué cette situation par trois faits: 

  • une surmilitarisation de la cité de Kiwanja et Rutshuru centre.
  • tous les bandits des quartiers et autres militaires incontrôlés se font passer pour des FDLR,
  • les FDLR elles-mêmes organisent des attaques.

Ainsi, le président de la société civile locale, Jean Claude Babanze, a demandé aux militaires de sortir des quartiers populaires et de regagner leurs positions. 

Il a appelé les autorités gouvernementales à assurer une prise en charge correcte des militaires. 

Jean Claude Bazanze a surtout invité les habitants de Kiwanja à être vigilants et à s’impliquer dans la sécurisation de leurs milieux en dénonçant toutes les personnes suspectes qui se cacheraient dans leurs quartiers respectifs.

Le commandant des FARDC basé dans cette zone a lancé le même appel, avant de préciser qu’il envisageait de mener des bouclages des quartiers pour mettre la main sur tous les malfrats qui collaboreraient avec la population à travers des échanges commerciaux et autres activités.  

La police a annoncé que des mesures de sécurité ont été renforcées. Un présumé bandit armé de grand chemin a été arrêté dimanche même soir, sur l’axe Burahi-Bunagana, et quatre autres sont déjà aux arrêts depuis quelques jours, a précisé la même source.

Le mardi 10 mai, la population de Rutshuru est descendue dans la rue sur l’axe Chengerero-Bunagana pour exprimer son mécontentement face à la persistance de l’insécurité dans cette partie de la province du Nord-Kivu.

Toutes les activités ont été paralysées. Les écoles notamment sont restées fermées. La population a barricadé la route et incendié le marché local.

Dans la nuit de mercredi à jeudi 26 mai, des éléments des FDLR avaient tué au moins six personnes dans le village de Katwiguru,  à 22 kilomètres de Kiwanja.