Kinshasa : l’ONG Codho dénonce une vingtaine d’enlèvements à la Funa

Le président du Comité des Observateurs des droits de l’homme (Codho), indique que ces enlèvements se sont opérés dans la nuit du 8 au 9 août 2011 au quartier Funa, dans la commune de Limite.

Dans un communiqué rendu public vendredi 12 août, Me Nsi Luanda livre le résultat de l’enquête de son organisation auprès des familles de victimes. Résultat selon lequel  les auteurs de ces actes seraient quelques militaires des FARDC.

Me Nsi Luanda, président du Codho, explique les circonstances de ces enlèvements:

«Des militaires et policiers ont débarqué dans ce quartier à bord de deux pick-up de couleur blanche. Ils sont entrés brutalement dans des maisons et ont cassé les portes et les fenêtres. Ils ont pris tous les hommes qui étaient dans ces trois  habitations et les ont amenés vers une destination inconnue. Ils ont emporté des matériels, des cameras, des vidéos, des téléphones portables, de l’argent parce que parmi les détenus il y avait un cambiste.»

Le président du Codho affirme avoir obtenu ces informations  des familles de victimes et du constat fait sur place par son ONG.

Dans le même document, le Codho demande aux autorités civiles et militaires de faire tout pour révéler le lieu de détention des victimes et d’appliquer la justice.

Dans son communiqué, Codho affirme avoir constaté que la majorité des victimes sont des ressortissants de la province de l’Equateur qui se disent victimes de discrimination liée à leur origine provinciale.

La province de l’Equateur est le fief politique de Jean-Pierre Bemba, président national du Mouvement de libération du Congo (MLC), actuellement poursuivi par la Cour pénale internationale à La Haye aux Pays-Bas. Il a été le chalengeur du président de la République Joseph Kabila au second tour de l’élection présidentielle de 2006 en RDC.

Au lendemain de la proclamation des résultats de cette élection, ces derniers ont été contestés par l’opposition politique; des événements malheureux ont ensanglanté le pays, particulièrement à Kinshasa, à la suite des affrontements entre les éléments de la Garde républicaine (GR) dépendant du président Joseph Kabila et ceux de la garde rapprochée de Jean-Pierre Bemba Gombo.