RDC: l’Omec exige la réouverture des medias fermés

Devant le siège de RLTV à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John BompengoDevant le siège de RLTV à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Devant le siège de RLTV à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

L’Observatoire des médias congolais (Omec) a qualifié, mercredi 11 janvier, la fermeture de certains médias congolais d’injuste et d’anticonstitutionnelle. Dans un communiqué, cet organe d’auto-régulation de la presse congolaise a exigé la réouverture sans conditions et sans délai de tous ces médias réduits au silence dans la capitale et en provinces.

L’Omec a indiqué que seul le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) est habilité à retirer la fréquence à une station de radio ou chaîne de télévision ainsi que l’autorisation de paraître à un tabloïd.

Le communiqué invite le CSAC à sortir de «sa torpeur et à réguler le secteur, conformément à son mandat».

Par ailleurs, l’Omec demande aux assemblées provinciales de s’impliquer pour mettre fin «au désordre qui ronge le secteur de la communication et des médias».

Canal Futur (CF) et Radio Lisanga Télévision (RLTV), deux chaînes de télévision de l’opposition, émettant de Kinshasa, sont toujours réduites au silence, alors qu’elles devaient en principe reprendre leurs émissions le 9 décembre 2011.

Le signal de Canal Futur, une chaîne proche de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, a été coupé le 28 novembre, jour des élections présidentielle et législatives en RDC. Le CSAC lui reprochait d’avoir diffusé des «propos portant atteinte à un adversaire».

La RLTV, du député national Roger Lumbala, est accusée par l’organe de régulation d’avoir diffusé une émission au cours de laquelle un candidat à la députation nationale avait annoncé sa victoire avant la publication des résultats.

Journaliste en danger (Jed), l’ONG qui défend la liberté de la presse en RDC, avait écrit aux responsables du CSAC pour demander des explications sur la prolongation de ces peines au-delà des délais prévus.

Des stations de radio ont été également fermées en provinces. La Radio Veritas de Kabinda (Kasaï-Oriental), par exemple, n’émet plus depuis samedi 24 décembre sur décision des autorités politico-administratives.

La station était accusée d’avoir «parlé d’un président qui dirigerait la RDC qui ne serait ni le président au pouvoir Joseph Kabila ni Etienne Tshisekedi alors qu’il y a un président élu et qui a prêté serment», a expliqué Paul Djonga, commissaire de district de Kabinda, au Kasaï-Occidental.

Dans son rapport annuel de 2011 sur l’état de la liberté de la presse en République démocratique du Congo, l’ONG Journal en danger a demandé au président Kabila de dissoudre le CSAC dénonçant son «incapacité à assumer son indépendance et qui met en péril la liberté de presse et d’expression».

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