Journée mondiale du travail : les employés de Bukavu réclament un salaire décent

Des travailleurs congolais célébrent la journée internationale du travail le 1/05/2012 à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

« Salaires décents, création d’emploi et la sécurité sociale ». C’est en ces termes que se sont exprimés, à travers des calicots et banderoles en mains, les travailleurs des secteurs public et privé lors du défilé organisé à la place de l’indépendance de Bukavu (Sud-Kivu) à l’occasion de la commémoration de la journée mondiale du travail célébrée mardi 1er mai à travers le monde.

C’est au rythme de tambour et fanfare de la Police nationale congolaise (PNC) que les travailleurs ont défilé devant les autorités provinciales et les représentants des différents syndicats.

Des travailleurs congolais célébrent la journée internationale du travail le 1/05/2012 à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Dans une déclaration à Radio Okapi, le président provincial de l’intersyndical des travailleurs du Sud-Kivu a affirmé que certains travailleurs de service de l’État n’ont pas reçu leurs saleurs depuis quelques mois, avant d’ajouter qu’à l’issue de cette manifestation, un document résumant les revendications des travailleurs sera remis aux autorités.

Il a insisté aussi sur le barème salarial des ministres, gouverneurs et députés qui devrait être revisité dans le but de permettre au moins payé de rentrer dans leur droit.

Le ministre provincial de l’intérieur qui a représenté le gouverneur de la province à cette manifestation a, dans son discours, indiqué qu’un cadre de concertation sera mis sur place pour permettre le dialogue entre le syndicat des travailleurs et le gouvernement provincial en vue de trouver des solutions aux différentes revendications.

Le social des travailleurs

A Kinshasa, les travailleurs du secteur privé et des entreprises du portefeuille ont défilé sur la place du cinquantenaire. Le président de l’intersyndical, Symphorien Dunia, a épinglé les difficultés qu’ils rencontrent.

Selon lui, beaucoup d’entre eux sont restés impayés depuis plusieurs mois, notamment ceux de la Gecamine, Miba, la SNCC, Lac…

Il a déploré le non respect, par l’Etat congolais du Smig [Salaire minimum interprofessionnel garanti], la violation à répétions de la législation sociale par les employeurs expatriés et les diverses revendications de travailleurs non satisfaites.

La même revendication est aussi d’actualité à Lubumbashi où l’intersyndical du Katanga a demamdé au gouvernement de reglémenter ce qu’il qualifie de “confiscation” de l’emploi congolais par les expatriés.

« Vous allez trouvez que l’emploi des travailleurs congolais est confisqué par les expatriés. Dans des petits magasins, vous trouvez même un expatrié ramasseur des papiers. Comment vous allez terminer le problème de chômage si vous acceptez n’importe quoi ? Si vous livrez les cartes du travail n’importe comment ?», s’est interrogé le président de l’intersyndical du Katanga, Ngoy Kyemge Kyansoni.

Le ministre intérimaire de l’Emploi et Prévoyance sociale, Musa Kalema, a assuré que ces différentes revendications ont retenu son attention. Il a appelé les travailleurs et employeurs de la RDC au respect strict du code de travail.

A Mbuji-Mayi au Kasaï Oriental, la direction de la Minière de Bakwanga (Miba) a fait visiter ses travailleurs les différentes étapes de la production au polygone minier. Des exposés sur l’évolution de la production du diamant depuis mars 2011 ont été en outre présentés aux invités au club Miba.

Dans la Province orientale, un défilé des travailleurs a été organisé à l’esplanade de l’hôtel de poste à Kisangani, en présence des autorités provinciales et des représentants de la Monusco. Par contre à Bunia, le défilé du 1er mai n’a pas drainé un grand monde sur le boulevard de la Libération. Le centre commercial est resté ouvert à plus de 50%, alors que cette journée est fériée. 

Un défilé a été également organisé devant la tribune centrale de Kindu au Maniema, sous le thème “socle de la protection sociale, la crise de l’emploi des jeunes ainsi que les principes et droits au travail“.

A cette occasion, le président provincial de l’intersyndicale a plaidé notamment pour l’amélioration des conditions de vie des agents et travailleurs de l’Etat. Il a particulièrement cité les cas des agents de l’ex-SOMNIKI, la situation de la Snel et Regideso et la situation de la SNCC.

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