RDC: le PPRD s’oppose au transfert de Bosco Ntaganda à la CPI

Evariste Boshab, secrétaire général du PPRD,  lors de la clôture du 2ème congrès de son parti politique le 21/08/2011 au stade des martyrs à Kinshasa. Radio Okapi/ John BompengoEvariste Boshab, secrétaire général du PPRD, lors de la clôture du 2ème congrès de son parti politique le 21/08/2011 au stade des martyrs à Kinshasa. Radio Okapi/ John Bompengo

Evariste Boshab, secrétaire général du PPRD, lors de la clôture du 2ème congrès de son parti politique le 21/08/2011 au stade des martyrs à Kinshasa. Radio Okapi/ John Bompengo

Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) s’ oppose au transfert du général Bosco Ntaganda à la Cour pénale internationale (CPI) et estime qu’il devrait être jugé par les tribunaux congolais.   Au cours d’un point de presse ce jeudi 3 mai à Kinshasa, le secrétaire général du PPRD, Evariste Boshab a dénoncé les «tentatives de déstabilisation des institutions démocratiques, entretenues des personnes mal intentionnées». Allusion faite aux récentes pressions de la communauté internationale et des ONG qui réclament l’arrestation du général Ntaganda accusé des crimes de guerre en Ituri (Provinciale orientale) en 2002.

Devant les journalistes, Evariste Boshab a expliqué la position de son parti sur le cas Ntaganda :

«Déférer un concitoyen par devant la CPI ne se fait pas de manière automatique. Nous avons nos juridictions. Le PPRD a toujours privilégié les juridictions nationales, parce que la justice doit pouvoir faire son travail

Le secrétaire général du Parti présidentiel pense que les récentes défections des militaires issus de l’ex-rébellion du CNDP au Nord-Kivu et les troubles que cela a entraîné relèvent de l’indiscipline du général Ntaganda et des hommes des troupes qui lui sont fidèles. «S’agissant du cas Ntaganda, il a été démontré qu’il s’agit de l’indiscipline. Raison pour laquelle j’ai annoncé que la justice militaire est en train de s’affairer pour  retablir l’ordre et la discipline dans cette partie du pays », a dit Evariste Boshab.

Mercredi à Goma, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku s’exprimant pour le compte du gouvernement congolais avait qualifié le général Ntaganda de responsable de l’insécurité observée actuellement au Nord-Kivu. Il avait promis que Ntaganda serait déféré devant la justice congolaise pour répondre de ses actes. Dans une interview accordée en swahili à l’AFP, mardi, le général Ntaganda avait nié être impliqué dans les affrontements de ces derniers jours au Nord-Kivu et assurait être dans sa ferme.

Par ailleurs, lors de son récent séjour à Goma, le chef de l’Etat congolais Joseph Kabila avait déclaré que « les crimes que Bosco Ntaganda a commis ici au pays ne nécessitent pas son transfèrement à la CPI».

Au lendemain du verdict de Thomas Lubanga condamné pour crimes de guerre en Ituri, le procureur de la CPI, Luis Moreno, avait demandé aux autorités congolaises de livrer Bosco Ntaganda, poursuivi par la Cour depuis 2006. Kinshasa ne l’a jamais transféré depuis évoquant notamment « sa contribution dans la signature de l’accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés de l’Est en 2009

Dans leur décision, les juges avaient reconnu Bosco Ntaganda comme ex-complice de Thomas Lubanga durant la guerre inter-ethnique entre Hema et Lendu qui avait en réalité pour but le contrôle de riches zones minières de l’Ituri.

Bosco Ntanganda avait ensuite formé sa propre milice, avant d’intégrer la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple ( CNDP). A la faveur de l’accord de paix de 2009, il avait été intégré dans les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et vit «tranquillement» à Goma, selon les termes du procureur O campo.

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