RDC: l’opposant Diomi Ndongala porté disparu

Eugène Diomi Ndongala Nzomambu. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le président de la Démocratie chrétienne (DC), Eugène Diomi Ndongala, accusé de viol de deux mineurs dans ses bureaux, est recherché par le Parquet général de la République pour arrestation. Entre-temps, la DC a publié un communiqué indiquant que son président est porté disparu depuis le mercredi 27 juin matin. Pour ce parti de l’opposition, Diomi Ndongala a tout simplement été enlevé par les services de sécurité.

Eugene Diomi Ndongala est accusé d’avoir violé deux filles mineures appartenant à une même famille. Le député élu de la Funa serait pour le moment en cavale. Selon le Parquet général de la République, qui instruit le dossier, les faits remontent à plus d’une semaine lorsque le président de la DC aurait invité dans ses bureaux dans la commune de la Gombe, les deux filles pour partager un verre. Il leur aurait donné des stimulants pour les violer ensuite, a indiqué la même source.

Ce n’est que mardi que le père a constaté un malaise chez ses enfants. Après les avoir interrogées, les deux filles auraient accusé le député du viol qui serait intervenu après le versement d’une grosse somme d’argent, qui n’a pas été révélée. Mercredi, la police scientifique a ouvert une enquête après avoir été dans les bureaux de Diomi Ndongala où elle aurait «découvert plusieurs préservatifs».

Dans le camp de l’accusé, la DC publié un communiqué, le même mercredi dans la soirée, pour annoncer que Diomi Ndongala avait «disparu, alors qu’il se rendait à la Cathédrale Notre Dame du Congo pour l’organisation de la manifestation de signature de la Charte constitutive de la Majorité présidentielle populaire [MPP, plate-forme qui revendique la victoire d’Etienne Tshisekedi à la présidentielle du 28 novembre 2011] par plus de 40 partis politiques adhérents, prévue mercredi matin».

Le même document précise que «le curé de la cathédrale Notre dame de Fatima a reçu depuis [mercredi] matin la visite des policiers le menaçant et lui intimant de ne pas faire dérouler [cette] manifestation».

Pour la Démocratie chrétienne, la vie de son leader est en danger. «Il est fort probable que le président Diomi Ndongala ait été enlevé à proximité de la cathédrale», a conclu le communiqué, accusant «les services de sécurité qui sont en train de monter des cabales pour le faire taire définitivement».

Eugene Diomi est considéré comme l’un de principaux soutiens du leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Ce dernier a toujours contesté la réélection de Joseph Kabila et se considère comme le président élu de la RDC à la suite de la dernière présidentielle.

Candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2006, Diomi Ndongala s’était présenté aux législatives de novembre 2011. Il avait été déclaré élu dans la circonscription de la Funa à Kinshasa.

Mais, le samedi 25 février à Kinshasa, avait annoncé que les deux députés élus sur la liste de la Démocratie chrétienne ne siégeraient pas à l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Il avait justifié cette décision par les irrégularités constatées lors de ce scrutin législatif. Son parti s’est regroupé notamment avec l’UDPS, le G14, certaines associations de la société civile, autorités traditionnelles et associations de jeunes pour former la MPP.

Lors de l’annonce officielle de la sortie de la MPP, lundi 16 avril, Eugène Diomi Ndongala, avait fixé l’opinion sur les objectifs de cette nouvelle organisation politique:

«Rétablir la vérité des urnes en RDC afin que le peuple congolais puisse réellement être gouverné par les dirigeants de son choix, soutenir les actions visant la conquête de l’imperium par le président élu de la RDC, son excellence Etienne Tshisekedi, coaliser les forces vives de la nation afin de donner corps à un nouveau leadership politique national et local capable de canaliser la volonté de changement qui habite notre peuple et restaurer l’alternance du pouvoir politique en RDC ».

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