RDC: le gouvernement accorde 30 jours aux employeurs privés pour s’affilier à la sécurité sociale

Une vue du siège de l’Institut National de Sécurité Sociale (INSS) à Lubumbashi. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Les employeurs du secteur privé ont 30 jours pour s’affilier et affilier leurs employés à l’Institut national de sécurité sociale (INSS) et à l’Institut national de préparation professionnelle (INPP). Dans un communiqué publié lundi 23 juillet, le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale, Modeste Bahati Lukwebo, menace d’infliger de fortes pénalités à tous les employeurs récalcitrants.

Les entreprises affiliées sont tenues de verser mensuellement 8,5% du salaire de leurs employés, affirme Christian Tungula, syndicaliste à à l’INSS. La décision du ministre Bahati obligeant les entreprises privées à affilier leurs employés à la sécurité sociale est saluée par Pascal Kabeya, président de l’intersyndical des sociétés privées du commerce de la RDC.

Mais il estime que le problème a plusieurs facettes. A l’en croire, l’état congolais et l’INSS lui-même constitue une part du problème. Ce qui occasionne, d’après lui, l’«esclavage», dont sont victimes les travailleurs congolais.

«Il y a évasion fiscale, il y a fraude à l’INSS, les contrats de travail ne sont pas visés. Le Smig [Salaire minimum interprofessionnel garanti] n’est pas appliqué. Aucune loi du travail n’est respectée, et cela au vu et su des autorités du pays. En résumé, on est esclave dans notre pays. Et quand les travailleurs veulent marcher, la police vient pour les intimider même si ils ont raison», dénonce-t-il.

Selon lui, la situation sociale du travailleur dans le secteur privé demeure préoccupante en RDC. Les ouvriers sont exploités par leurs employeurs sous l’œil passif des autorités congolaises.

«L’Etat congolais ne propose pas un barème salarial important. Donc, l’employeur se tient au barème proposé par le gouvernement congolais. Vous pouvez occuper les mêmes fonctions avec un expatrié, l’expatrié aura un salaire de très loin mieux que vous», s’est plaint un vendeur employé dans une entreprise privée de Kinshasa.

Le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale, Bahati Lukwebo, a affirmé s’être déjà investi pour protéger le travailleur congolais. Il a annoncé l’envoi des inspecteurs du travail dans les sociétés privés à la recherche des employeurs récalcitrants.

En RD Congo, la culture de l’inscription à la sécurité sociale est quasi inexistante. Seuls les employés du secteur public cotisent encore irrégulièrement à la sécurité sociale.

Des cotisations qui ne parviennent pas toujours à assurer leurs vieux jours à cause de la modicité de la pension mensuelle qu’ils perçoivent une fois partis à la retraite. Une pension qui du reste n’est pas toujours versée dans les délais.

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