RDC: la Belgique plaide pour une «reforme en profondeur» de la Ceni

Didier Reyders, ministre Belge des affaires étrangères le 20/08/2012 à Kinshasa, lors d’un point de presse. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

«La démocratisation de la RDC passe inévitablement par la reforme de la Ceni [Commission électorale nationale indépendante]. Cette reforme devrait faire participer l’opposition et la société civile», a déclaré le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Belgique, Didier Reynders, jeudi 23 août soir à Bukavu. Il a indiqué que la Belgique est prête à soutenir la RDC dans l’organisation de ces élections, à condition qu’elle puisse faire le ménage au sein de la Ceni. 

Au sortir de son entretien avec le gouverneur de la province du Sud-Kivu, Marcelin Cishambo, Didier Reynders a affirmé aux journalistes:

«Nous avons réservé un appui budgétaire à l’organisation des élections provinciales pour qu’elles aient lieu dans de bonnes conditions. Il faudrait d’abord qu’il y ait une reforme en profondeur de la Ceni. J’ai vu le président de la  Ceni. J’ai vu le président de l’Assemblée nationale, comme d’autres responsables politiques et je crois qu’à partir du 15 septembre quand l’Assemblée reprendra ses travaux, [ce sera] l’un de premiers sujets sur la table».

Le calendrier réaménagé des élections provinciales, urbaines, municipales et locales, publié le mercredi 6 juin par la Ceni, prévoyait l’élection des députés provinciaux en février 2013 et celle des gouverneurs de provinces, le 22 juin 2013. Mais, l’Assemblée nationale avait recommandé la révision de ce calendrier et la restructuration de l’administration électorale.

La Belgique voudrait une réforme de la Ceni qui puisse permettre de faire participer à sa gestion l’opposition politique et la société civile. Ce processus devrait également permettre la mise en œuvre des mécanismes de «contrôle réels sur terrain, non seulement du jour des élections, mais la compilation des résultats». A cette condition, a poursuivi l’homme d’Etat belge, «nous soutiendrons et nous délierons la bourse, pour faire en sorte que les élections aient lieu».

La restructuration de la Ceni avait été recommandée par la mission d’observation électorale de l’Union européenne  dans son rapport final sur les élections présidentielle et législatives rendu public le jeudi 29 mars. Elle a été réclamée par plusieurs autres partenaires de la RDC ainsi que par l’opposition et la société civile congolaises.

La société civile de la RDC avait même initié une pétition pour obtenir la démission du bureau de la Ceni, constitué de sept membres dont quatre issus de la majorité au pouvoir et trois de l’opposition politique. Selon elle, la Ceni que pilote le pasteur Daniel Ngoy Mulunda s’est compromis dans l’organisation des élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011. Plusieurs organisations nationales et internationales, les partis politiques de toutes tendances et même le président réélu, Joseph Kabila, avaient en effet reconnu que ces scrutins étaient entachés de «beaucoup d’irrégularités».

Selon la constitution congolaise, les élections provinciales permettent de mettre en place les assemblées provinciales, qui, à leur tour, sont chargées d’élire le Sénat. Pour la Belgique, les locales constituent «la meilleure façon d’asseoir la démocratie au Congo (…) d’avoir des représentants locaux qui soient choisis par la population».

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