L’Union africaine demande à la RDC de respecter les accords du 23 mars

De gauche à droite: Le présidents du Rwanda, Paul Kagame et celui de la RDC, Joseph Kabila au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, le 15 juillet 2012. Photo Droits tiers.

 Le Conseil de sécurité et de paix de l’Union Africaine (UA) a demandé à la RDC de respecter les accords du 23 mars signés à Goma au Nord-Kivu entre son gouvernement et le Congrès national pour la défense du Peuple (CNDP). Il faut une mise en œuvre « effective » des accords du 23 mars 2009. La rébellion du M23, essentiellement constituée d’anciens membres du CNDP, réclament le respect de ces accords par le gouvernement.

La demande de l’union africaine intervient à l’issue de la 35e réunion du conseil de securité et de paix de l’Union Africaine tenue le 19 septembre à Addis Abeba en Ethiopie.

Pour cette organisation panafricaine, il faut restaurer effectivement l’autorité de l’Etat et promouvoir durablement la paix, même à travers la mise en œuvre effective de l’accord de Goma du 23 Mars 2009.

L’UA a par ailleurs réitéré sa ferme condamnation de l’action des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et de toutes les autres forces négatives actives à l’Est de la RDC.

« Contradiction avec les Nations unies »

Réagissant à cette demande de l’UA, le député national Henry Thomas Lokondo, membre de la Majorité présidentielle (MP), plate-forme de soutien au chef de l’Etat Joseph Kabila, considère que la position de l’UA est contradictoire à celle des Nations unies et des organisations internationales.

« Pourquoi l’Union africaine demande encore la mise en œuvre effective de l’accord de Goma entre le gouvernement et le CNDP ? Est-ce que le CNDP c’est le M23 », a-t-il interrogé.

Pour Henri Thomas Lokondo, le CNDP s’est déjà mué en parti politique et fait même partie de la MP.

« Pouvons-nous conclure aujourd’hui que le CNDP c’est le M23 ? Non. Le CNDP est un parti politique et les éléments du M23 sont des mutins… L’UA a également fait fi de toutes les explications que la RDC a données sur l’implication avérée du Rwanda dans la situation qui prévaut au Nord-Kivu », a-t-il dit.

Dans une déclaration en juillet dernier devant la presse congolaise, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, Roger Meece avait dénoncé le soutien du Rwanda aux rebelles du M23. Il avait appuyé sa déclaration par le rapport des experts des Nations unies.

Des ONG nationales et internationales ainsi que le gouvernement congolais ont aussi accusé le Rwanda de soutenir le M23. Des accusations que Kigali a toujours rejetées, estimant que la guerre à l’Est de la RDC est un problème interne entre les Congolais.

Le mouvement insurrectionnel du M23 a vu le jour le 2 mai 2012 avec en tête le colonel Sultani Makenga, un ancien soldat du CNDP du général Laurent Nkunda.

Pour le colonel Makenga, ses hommes revendiquent les accords du 23 mars signés entre le gouvernement de la RDC et le CNDP, mais il précise que son groupe n’entretient aucun lien avec celui de Laurent Nkunda, puisque les soldats du CNDP avaient réintégré l’armée régulière à  la suite de l’accord de Goma.

Ces accords prévoyaient notamment :

  • L’amnistie pour les éléments du CNDP ;
  • La libération des prisonniers politiques de ce mouvement ;
  • La réinsertion professionnelle des cadres administratifs ayant adhéré au CNDP sans préjudice des textes légaux en vigueur ;
  • La prise en charge des blessés de guerre, orphelins et veuves des ex-éléments du CNDP ;
  • Faire de la reforme de l’armée la priorité du gouvernement.

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